La part de marché de Linux connaît une croissance spectaculaire : les raisons pour lesquelles les utilisateurs abandonnent Windows.
C'est le blague récurrente la plus ancienne dans le domaine de la technologie : « Cette année, c'est l'année de Linux ». Cette fois-ci, les chiffres ne plaisantent plus. Avec une expansion triplée en quatre ans et des utilisateurs de Windows qui délaissent la plateforme, l'OS libre ne se résume plus à une simple curiosité pour les barbus. C'est un courant sous-jacent.
Le mythe de « l'année de Linux sur le bureau » a longtemps suscité des sourires. C'était l'engagement perpétuel, toujours non respecté, d'une grande soirée numérique. Mais une minute. Examinez les graphiques de 2024 et 2025. Il y a eu un changement. Ce n'est plus une simple variation statistique, c'est une tendance significative. D'après les données les plus récentes, la part de Linux dans le domaine des ordinateurs de bureau est bien plus importante que ce que l'on pourrait croire.
L'exemple de la distribution Zorin OS est révélateur. Les développeurs ont récemment déclaré avoir atteint un million de téléchargements pour leur dernière version en seulement un mois. Le chiffre important ? 78 % de ces téléchargements proviennent d'un ordinateur utilisant Windows. Il ne s'agit pas de curieux essayant une machine virtuelle, mais d'individus qui mettent en place un système d'exploitation de plusieurs gigaoctets pour suppléer ou remplacer leur système existant.
Les données ne trompent pas.
Selon les statistiques de StatCounter, la part de marché mondiale de Linux a presque été multipliée par trois depuis 2020. À présent, aux États-Unis, elle a dépassé plusieurs points de pourcentage. Et il ne faut pas oublier la zone grise : une quantité significative du trafic internet est étiquetée comme « inconnu », ce qui dissimule fréquemment des distributions Linux paramétrées pour préserver la confidentialité.
Il est également nécessaire de clarifier la définition de Linux. Si l'on prend en compte ChromeOS (qui fonctionne sur un noyau Linux), la part de marché dépasse largement les 10%. Le programme d'analyse du gouvernement américain (US Digital Analytics Program) offre une perspective plus approfondie : 5,8 % des visites de ses sites web sont générées par des machines Linux sans modification. C'est colossal. Il y a dix ans, c'était inférieur à 1 %.
En incluant Android et ChromeOS dans le calcul, presque un quart des connexions aux services gouvernementaux américains passent par un noyau Linux. Mais pourquoi ce changement brusque de cap sur un ordinateur de bureau traditionnel ?
Microsoft, l'ultime promoteur de Linux.
Il est clair que Microsoft irrite. La fin de la prise en charge de Windows 10, à partir d'octobre 2025, sert véritablement d'élément dissuasif.
Des millions d'ordinateurs en parfait état vont être laissés de côté, incapables de migrer vers Windows 11 en raison de cette exigence spécifique du TPM 2.0.
Pour de nombreux utilisateurs, le calcul se fait rapidement. Se débarrasser d'un ordinateur qui fonctionne encore ? C'est hors de question. Migrer vers Windows 11 avec ses annonces publicitaires, son interface controversée et son insistance sur l'IA Copilot ? Non, merci. La solution rationnelle serait donc de mettre en place une distribution Linux légère, sécurisée et qui préserve la vie privée.
Un aspect politique, en particulier en Europe, prend également de l'importance. L'enjeu de la souveraineté des données incite de plus en plus d'administrations et d'utilisateurs avertis à se montrer prudents vis-à-vis des solutions propriétaires américaines.
L'effet Steam Deck qu'on néglige souvent.
Ce que les analyses négligent fréquemment, c'est l'influence du jeu vidéo. Valve a accompli un travail monumental avec le Steam Deck et sa couche de compatibilité Proton. À l'heure actuelle, jouer sur Linux n'est plus un défi majeur, pour la plupart des jeux disponibles sur Steam, c'est presque sans effort.

Cela a démantelé le dernier grand obstacle psychologique. Désormais, un utilisateur a la possibilité de migrer vers Linux Mint ou Pop!_OS, tout en conservant son ancien ordinateur, en assurant une navigation sécurisée et en jouant à ses jeux favoris. Sans frais additionnels.
La réalité ? Linux ne va pas éliminer Windows dès demain matin. Cependant, pour la première fois, il ne s'agit plus d'une option réservée uniquement aux spécialistes. C'est devenu une option viable pour tous ceux que Microsoft a choisi d'abandonner.