Test de l'Antigravity A1 : le drone qui enregistre tout à la perfection.
Antigravity, fait son entrée sur le secteur des drones récréatifs avec l'A1, le premier drone capable de capturer des images à 360°. Le fabricant ainsi ne fait pas de manière à DJI et bouleverse un marché avant-gardiste, mais un brin monotone. Ce drone destiné au grand public propose une expérience immersive novatrice qui rend possible la prise de vues aériennes comme jamais auparavant.
DJI domine presque exclusivement le marché des drones grand public depuis près de dix ans. L'entreprise chinoise a progressivement bâti son empire en s'appuyant sur un principe simple, mais performant : des drones de petite taille, dotés d'une caméra stabilisée par gimbal, qui capturent des images d'une qualité impressionnante. Le Mini 5 Pro, l'Air 3S et le Mavic 4 Pro sont désormais des modèles de référence pour ceux qui apprécient la photographie ou la vidéographie aérienne.
Cependant, un inconvénient majeur persiste pour ces drones : ils capturent l'image dans une seule direction. Chaque option propose un cadre fixe qui nécessite le repositionnement de la caméra pour obtenir diverses perspectives. Pas de magie ici, c'est le principe fondamental d'un appareil photo. Mais il nous faut décider quand et comment composer l'image. En définitive, le pilote de drone est un opérateur principal qui oscille entre le cheminement et la composition, n'hésitant pas à répéter les séquences pour capturer l'image ou la vidéo parfaite. Cependant, cela relevait d'une époque antérieure à l'A1.
Les caméras à 360°, en particulier celles de la marque Insta360, ont brisé cette norme et élargi le spectre des possibilités. Le fabricant a prouvé qu'il était faisable de saisir tout l'environnement en une unique prise, puis de procéder à un recadrage après la capture. Avec l'Antigravity A1, il adapte son expertise de la caméra d'action au drone. On va le constater, cette première tentative est véritablement un coup de génie.
Une paire de caméras grand-angle
L'Antigravity A1 adopte une esthétique blanche, contrairement aux drones de couleur gris clair ou anthracite proposés par son concurrent. En ce qui concerne le reste, c'est un aéronef somme toute traditionnel, avec ses ailes repliables équipées de moteurs et d'hélices.
La première caractéristique est que l'objectif n'est pas monté dans une nacelle sur le nez du drone, mais installé dans une tête à double lentille fish-eye, simplement suspendue par deux ressorts pour atténuer les vibrations. Ainsi, il n'existe pas de stabilisateur électronique pour ajuster l'horizontalité du bloc optique en temps réel, cette correction étant effectuée par traitement logiciel lors de l'assemblage des vidéos enregistrées.
La nacelle comprend aussi deux caméras avant pour la détection d'obstacles et un ensemble LED de couleur relativement grand. En y réfléchissant davantage, on se pose la question de savoir si l'intention première n'était pas d'y intégrer un capteur Lidar pour repérer les obstacles en conditions de faible éclairage.
Le logement de la batterie, un port microSD et une prise USB-C sont situés à l'arrière. En fait, le drone dispose d'une mémoire interne de 30 Go qui empêche de se retrouver en difficulté si l'on oublie sa carte mémoire. Il est à noter que l'A1 ne dispose pas de capteurs de détection d'obstacle arrière, ce qui est justifié par le fait qu'il ne se déplace que vers l'avant.
Une multitude de capteurs optiques est disposée sur le ventre de l'appareil, pour repérer les obstacles et contrôler l'atterrissage, accompagnée d'une LED d'éclairage en cas d'obscurité.
Un détail à noter, une étiquette mentionne que le drone ne produit que 75 dB de bruit, alors que les DJI Mini génèrent au minimum 80 dB, ce qui suggère que l'A1 serait presque deux fois plus silencieux. Comme nous le verrons plus tard, il est discret, mais une nuance s'impose à ces chiffres.
Pour finir, l'A1 possède un train d'atterrissage électrique situé à l'intérieur de son ventre, qui s'ouvre lors de la mise sous tension, se rétracte pendant le vol et se déploie encore une fois juste avant l'atterrissage. Ce train a une fonction spécifique : préserver l'objectif inférieur de toute interaction avec le sol, susceptible de le détériorer. C'est un aspect délicat, étant donné que les objectifs fisheye sont particulièrement vulnérables aux éraflures sur leurs lentilles, qui apparaissent de manière évidente sur les images. En effet, à l'instar de l'Insta 360 X5 qui est particulièrement réceptive à ce phénomène, des lentilles de remplacement sont disponibles.
Les lunettes Vision Goggles
Il est impératif de piloter l'Antigravity A1 avec des lunettes de contrôle et une télécommande gyroscopique.
Ces lunettes, nommées Vision Goggles, possèdent trois écrans : deux internes pour la conduite et un externe de forme circulaire. Ce dispositif permet de montrer un retour vidéo de ce que perçoit l'utilisateur, ainsi que des renseignements concernant la maintenance, comme la mise à jour du micrologiciel. Une excellente idée qui vous permet de retirer le casque, si nécessaire, lorsque le drone est en vol stationnaire, sans perdre de vue ce qu'il filme.
Sur le dessus, on remarque deux antennes radio ainsi qu'une grille d'aération, conçues pour réduire la condensation sur les écrans intérieurs. Il est également possible d'activer un petit ventilateur pour dégager les lunettes.
Deux molettes situées sous l'appareil permettent de moduler l'écart des verres internes et d'ajuster la correction dioptrique pour garantir une image d'une netteté irréprochable, quel que soit l'angle de vue adopté par l'utilisateur. Il y a également un port USB-C pour le transfert de données ainsi qu'une prise d'alimentation.
Les lunettes (340 g) sont confortables à porter et, en toute logique, dépourvues de batterie intégrée pour maintenir leur légèreté. La batterie est externe et dotée d'une lanière à porter autour du cou.
À l'intérieur, on découvre deux lentilles placées devant des écrans OLED d'une qualité exceptionnelle. Chaque écran présente une résolution de 2560 par 2560 pixels, offrant un angle de vision de 90 degrés. Ainsi, l'image présentée est immense.
En définitive, un lecteur de carte microSD est inclus pour stocker les vidéos captées par le casque ou pour insérer la carte du drone et visionner les enregistrements effectués.
La télécommande Grip Motion Controller
Plutôt qu'une télécommande conventionnelle avec manettes, l'Antigravity A1 se sert d'un contrôleur de mouvement Grip. Ce dispositif, similaire à celui fourni avec le DJI Avata 2, offre la possibilité de manœuvrer le drone en effectuant des gestes de la main, à l'instar d'un pointeur laser. Cette fonctionnalité, nommée FreeMotion, facilite l'expérience de pilotage, même pour les néophytes en matière de drone. Pour faire avancer le drone, il vous suffit de pointer et d'actionner la gâchette. Le Motion Controller est équipé de pas moins de 10 boutons, en plus du déclencheur.
Il faut être honnête, la familiarisation demande un certain temps, cependant le guide proposé par le casque est de qualité et peut être consulté autant de fois que souhaité.
Une image 8K à 360°
L'argument de poids de l'Antigravity A1 se résume à deux chiffres : 8K. Cependant, il faut noter que ces pixels sont dispersés sur l'ensemble de la sphère et lors du redimensionnement pour l'exportation de la vidéo, la résolution finale est limitée à un maximum de 4K. Par ailleurs, l'A1 est capable de filmer en 8K à un taux maximal de 30 images par seconde et si l'on désire une prise de vue 60p plus fluide, la résolution maximale est alors limitée à 5,7 K.
Peu importe l'option sélectionnée, l'A1 offre la possibilité de :
- Un recadrage entièrement flexible : à partir d'une unique vidéo, vous avez la possibilité de capturer un extrait standard en 16:9 montrant le paysage devant vous, puis une séquence verticale (9:16) pour Instagram, et finalement, une prise de vue arrière. Tout cela sans jamais avoir à contrôler le drone en plein vol.
- Une stabilisation impressionnante : étant donné que l'image englobe 360 degrés, la stabilisation numérique, comme FlowState, opère de manière remarquable. Vous pouvez effectuer des virages brusques, l'horizon demeurera entièrement verrouillé.
- Mouvements de caméra acrobatiques : en phase de post-production, il est possible d'effectuer des mouvements de caméra virtuels, comme des rotations, des travellings ou encore des basculements d'horizon, le tout avec une fluidité inégalable même pour la plus performante des stabilisateurs mécaniques.
Le seul inconvénient réside dans l'angle de vue ultra-large : il est difficile de faire un zoom sur l'image sans compromettre sa qualité.
Un pilotage immersif et accessible de tous
Antigravity a réussi à conserver le poids de l'appareil en dessous de la limite des 249 g. Ce nombre n'est pas insignifiant. Il classe l'A1 dans la catégorie réglementaire la plus permissive (C0). En pratique, cela veut dire que vous avez la possibilité de piloter presque partout (excepté dans les zones d'exclusion aérienne strictes telles que les aéroports ou les installations nucléaires), et même au-dessus des individus, sans obligation de passer des certifications.
Toutefois, l'entreprise offre des batteries de grande capacité (39 minutes de vol maximum contre 24 minutes avec la batterie classique), plus lourdes, ce qui classe l'A1 en catégorie C1. Si vous choisissez ces batteries supplémentaires, un petit test théorique sur la plateforme Alphatango sera nécessaire (et il faudra le réussir), de plus, il est interdit de voler juste au-dessus des spectateurs.
Premier vol
Antigravity a réussi à bien faire les choses et, pour un premier essai dans le domaine des drones, l'expérience proposée aux utilisateurs est réussie. Mettre les lunettes peut sembler intimidant, mais les instructions affichées rassurent rapidement le novice. Les instructions d'utilisation de l'interface ou de la télécommande gyroscopique sont vraiment bien élaborées. Suite à une formation de 5 minutes, on peut commencer. En pressant deux fois rapidement le bouton curseur, les moteurs s'activent. Si vous maintenez la pression, le drone s'élève à une hauteur de 1m20. En effet, le bruit généré est plutôt faible lors du vol stationnaire et devient encore plus subtil à vitesse maximale. C'est un très bon point.
Il est préférable d'attendre que l'écran confirme que la position GPS de décollage est correctement enregistrée, pour assurer le retour automatique en cas de coupure de communication radio.
Dès les premiers instants, l'immersion est tout simplement spectaculaire. Il est possible de pivoter la tête dans toutes les directions pour observer tout autour du drone. Il y a un grand effet « wow ». En appuyant sur la gâchette, le drone progresse, l'écran présentant le curseur du Motion Controller pour établir la direction. Durant le vol, il est possible de surveiller tout ce qui se passe autour du drone, qui persiste à suivre la trajectoire définie. N'hésitez pas à le faire et à concentrer son attention sur certaines zones, car le casque collecte des données qui seront ultérieurement utilisées pour le montage vidéo sur un téléphone portable ou un ordinateur.
Les assistants de vol
L'A1 dispose de routines automatiques pour faciliter l'amélioration des images.
Sky Genie : Par simple pression, le drone réalise des manœuvres telles qu'une orbite ou une ascension en spirale. On pourrait dire qu'il s'agit des plans maîtres de DJI, mais leur pertinence n'est pas nécessairement évidente, d'autant plus que bon nombre de mouvements créatifs peuvent être réalisés en post-production à l'aide de l'application ou du logiciel Antigravity. En ce qui concerne l'orbite, il faut simplement survoler le sujet de manière générale puis peaufiner la trajectoire lors du montage.
Sky Path : On établit des points de cheminement, et le drone navigue de façon autonome en suivant cette trajectoire. C'est une fonctionnalité présente chez DJI (Waypoints), qui permet de capturer le même parcours à divers moments de la journée ou même à différentes saisons.
Deep Track : On choisit un objectif (voiture, individu), et le drone tente de le poursuivre. En effet, ça échoue souvent, car il faut être extrêmement près du sujet. Toutefois, ce suivi peut également être réalisé en postproduction.
Timelapse : Un incontournable, le drone prend des photos à des intervalles prédéfinis et génère automatiquement une vidéo en style stop-motion.
Transmission vidéo et portée radio
Lorsque les obstacles sont absents, la connexion 360 OmniLink garantit un retour vidéo stable. La qualité vidéo transférée du drone au casque est limitée à une résolution 2K, malgré une captation en 8K. C'est une restriction logique qui prévient les à-coups lors de la diffusion et libère de la capacité de transmission pour envoyer les ordres de pilotage. Théoriquement, l'A1 a la capacité de communiquer avec le casque sur une distance allant jusqu'à plusieurs kilomètres. En réalité, les obstacles sont souvent la cause d'interruptions de transmission, même si le drone ne se trouve qu'à une distance de 200 ou 300 mètres.
Comme d'habitude, cette restriction est due aux normes européennes concernant la puissance des ondes radioélectriques. Sous cet angle, les performances sont comparables à celles des drones DJI contrôlés par casque (tel que l'Avata 2). Ne vous attendez pas à avoir du réseau si vous êtes derrière une grande pierre ou un massif forestier, la connexion sera définitivement interrompue. Cela ne pose pas de problème majeur, étant donné que le drone commence alors automatiquement à revenir au point de décollage — en montant par défaut à 110 mètres d'altitude — et que la connexion radio est rapidement rétablie.
Le retour à la maison (RTH) n'est pas très précis avec la version originale du firmware de l'A1. Le drone regagne son point d'origine, mais tente de se poser plusieurs dizaines de centimètres au-delà de la cible. Il y a des améliorations à apporter à cet égard : nous espérons qu'une mise à jour future corrigera ce léger problème. Pour une précision optimale, il est conseillé d'utiliser le tapis de décollage officiel (Landing Pad), car ce dernier permet au drone de l'identifier visuellement et de se verrouiller dessus.
Quand le terrain est dégagé, l'A1 a la capacité de parcourir jusqu'à 2-3 kilomètres sans obstacle. Sa hauteur de vol maximale est de 500 mètres, ce qui est appréciable, mais surprenant, étant donné que la majorité des pays européens impose une limite de 120 mètres. Il convient de noter que l'angle ultra-large des objectifs donne l'illusion de capturer des images à une grande hauteur tout en étant positionné assez bas. Si le constructeur limitait l'altitude de vol à 120 m, cela ne poserait objectivement pas de problème.
Vitesse de pointe et tenue au vent
En termes de vitesse, l'Antigravity A1 peut atteindre près de 50 km/h en mode sportif et 40 km/h en mode standard lorsqu'il est à l'horizontale, et jusqu'à 20 km/h lorsqu'il est à la verticale. Ses performances sont comparables à celles d'un DJI Mini 5 Pro, par exemple. La résistance au vent est assez satisfaisante, bien que le poids de 249 grammes se révèle un inconvénient par rapport à des drones plus lourds. Au cours de mes essais sur la côte atlantique, je n'ai pas eu de soucis, cependant, face à un vent moyen, l'A1 a légèrement diminué en performance. Comme d'habitude, il est préférable de faire une vérification à mi-parcours pour s'assurer qu'il n'y aura pas de vent lors du retour afin d'éviter une panne de batterie. À ce sujet, la gestion est judicieuse : le retour automatique au point de départ dépend de la distance et de l'état de la batterie.
Deux capacités de batteries
Le Antigravity A1 offre deux alternatives de batteries. La batterie standard offre une autonomie de vol allant jusqu'à 24 minutes, alors que la version à haute capacité peut théoriquement atteindre 39 minutes. Même si une durée de 24 minutes peut sembler restreinte, la prise à 360° réduit la nécessité de plusieurs prises pour obtenir l'angle de vue désiré. On ne visionne pas la vidéo en pensant « j'aurais dû faire cela, je vais le refaire », mais plutôt « j'ai observé ici, cependant de l'autre côté c'était plus captivant, je vais juste recadrer plus tard ». Cela dit, il serait préférable de choisir l'un des deux packs comprenant trois batteries, plutôt que la version de base qui n'en fournit qu'une.
Quoi qu'il en soit, nous pouvons nous réjouir de la disponibilité d'une batterie de haute capacité, car c'est précisément un point faible chez DJI qui réserve ces batteries spéciales pour le marché hors Europe.
À l'exception du pack standard qui ne comprend qu'une batterie de taille normale, l'Antigravity A1 est fourni avec trois batteries pour les packs Explorer (capacité standard) et Infinity (haute capacité), ainsi qu'un hub de chargement rapide (PD 30 W). Le hub de recharge supporte une fonctionnalité nommée Power Pooling. Le système répartit l'énergie entre les batteries reliées afin d'assurer qu'au moins une batterie reste toujours chargée et prête à être utilisée.
Vidéo : L'IA pour simplifier le montage
À l'instar de l'Insta 360 X5, l'Antigravity A1 parvient à réaliser l'exploit de capturer des images à 360° sans être visible dans le cadre. Ainsi, le processeur intégré efface le corps du drone, ses bras et les hélices en rotation. Une sacrée dose de force.
En ce qui concerne les formats vidéo, l'A1 est capable de filmer en 8K30p ou 5,7K60p, avec un débit de données maximal de 170 Mbps (HEVC). Cela est largement suffisant pour obtenir des vidéos sans le moindre artefact de compression, suivies d'un montage et d'une exportation de haute qualité en 4K 16:9 par exemple. Il n'y a pas de mode Log ou HDR, mais avec un iPhone, les vidéos peuvent être exportées en HDR Dolby Vision.
Antigravity a élaboré un écosystème logiciel complet - ou plus précisément, a utilisé celui d'Insta360 - pour rendre le processus de montage amusant ou automatisé.
L'application mobile Antigravity, destinée au grand public, comprend un module Auto Edit alimenté par l'intelligence artificielle. Vous choisissez vos extraits, et l'algorithme examine le contenu. Il identifie les instants d'action, repère les panoramas dignes d'intérêt, sélectionne les angles de prise de vue optimaux, utilise des transitions cinématographiques et synchronise le tout avec une bande sonore. C'est l'assurance d'une vidéo prête à être diffusée sur TikTok quelques minutes après l'arrivée, sans avoir manipulé un logiciel de montage sophistiqué. Il est tout à fait possible de choisir soi-même les perspectives de prise de vue et de modifier la longueur de la vidéo.
Antigravity Studio : le montage manuelle ou entièrement automatique
Antigravity Studio, le logiciel de bureau pour Mac et PC destiné aux créateurs, introduit une avancée significative : le Keyframe Adaptatif. Comment fonctionne-t-il ? Durant le vol, le drone capture la vidéo, tout en permettant au casque de documenter également les mouvements de votre tête. Une fois de retour sur l'ordinateur, le programme a la capacité d'utiliser ces informations pour positionner automatiquement les points clés (keyframes). En pratique, la vidéo exportée reflétera ce que vous observiez durant le vol avec, évidemment, la liberté de dévier manuellement de ce qui est suggéré. Enfin, une fonctionnalité d'importation directe pour Adobe Premiere Pro est mise à disposition.
Une qualité d'image satisfaisante.
L'Antigravity A1 est aussi capable de prendre des photos à 360°. En raison de sa faculté à réaliser des images sphériques de grande qualité, il est possible de sélectionner et d'ajuster ses photos ultérieurement pour concevoir des images appropriées à divers formats (horizontal, vertical, panoramique, etc.).
Un seul cliché à 360° peut servir à créer divers types d'images. Cette approche, « diriger d'abord, encadrer ensuite », favorise l'expérimentation et l'innovation, malgré le fait qu'en photographie l'image se distord vite et qu'il est essentiel de faire un zoom pour maintenir une bonne géométrie. Et là, on atteint les confins de ce qu'une optique fish-eye peut faire : la résolution s'effondre.
Donc, du point de vue de la qualité absolue, l'A1 ne rivalise pas avec les drones DJI qui disposent d'objectifs conventionnels et de capteurs plus grands. Il est possible d'exporter les images en format RAW, cependant, cela produit une image à deux cercles qui peut être difficile à traiter avec les outils de développement standard comme Lightroom.
Cependant, la capacité de prendre des photos en HDR constitue un avantage pour les réseaux sociaux.
Notre avis sur l'Antigravity A1
Design 8/10
Une conception audacieuse, néanmoins vulnérable. Avec l'A1, Antigravity présente un drone au design unique. Il conserve judicieusement un poids en dessous du seuil critique de 250 grammes (classe C0), ce qui facilite son utilisation légale. On applaudit la ruse du train d'atterrissage escamotable et la modeste émission sonore de l'engin. Néanmoins, l'absence de protection pour les objectifs proéminents engendre une inquiétude permanente : chaque chute pourrait endommager les lentilles et la moindre rayure est visible sur l'image.
Logiciel 9/10
Antigravity a réalisé un travail monumental pour leur premier produit, offrant une version d'une maturité impressionnante. L'expérience débute avec les lunettes Vision Goggles : leur interface claire et intelligemment conçue rassure le pilote dès le premier vol. Cette compétence se vérifie une fois sur le terrain, lors de l'assemblage, où la marque parvient à simplifier entièrement le processus. L'application mobile, tout comme le programme de bureau, rend le recadrage incroyablement facile. L'extraction d'une séquence dynamique, en format vertical pour les réseaux sociaux ou horizontal pour le web, peut être réalisée en quelques clics.
Vidéo 8/10
L'A1 se distingue principalement par sa stabilisation numérique : indépendamment des turbulences, l'horizon demeure inébranlable. Cette robustesse permet la création de mouvements sophistiqués en postproduction sans aucune vibration. Toutefois, le suivi automatique du sujet (tracking) révèle rapidement ses faiblesses en vol et perd souvent sa connexion. Il sera donc nécessaire que l'utilisateur intervienne fréquemment sur le logiciel de montage pour positionner correctement l'action. Au final, la résolution 8K garantit des exports en 4K d'une grande précision, cependant le rendu maintient un style « ultra grand-angle » très prononcé. Bien adapté à l'immersion, il s'éloigne néanmoins des normes traditionnelles du cinéma.
Photo 6/10
La méthode photographique de l'A1 remet en question les pratiques habituelles. Nous ne nous préoccupons plus du cadrage lors du vol, mais élaborons l'image une fois au sol, à partir de la sphère capturée. Cette flexibilité permet d'ouvrir de nouvelles perspectives, des panoramas larges avec des effets « Planète Minuscule ». Néanmoins, il ne faut pas s'attendre à atteindre la précision d'un drone traditionnel de prise de vue. L'optique fish-eye, avec sa forte distorsion, limite l'utilisation de l'A1 à des fins créatives ou ludiques, éloignées de la précision requise pour la photographie paysagère ou architecturale traditionnelle.
Autonomie 8/10
En théorie, les 24 minutes d'autonomie de la batterie standard peuvent paraître juste. En effet, la philosophie du drone modifie notre vision du temps de vol. Étant donné que la caméra enregistre l'ensemble de la scène d'un seul coup, on évite le gaspillage de minutes importantes pour modifier un plan ou refaire une prise. Cette performance rend l'indépendance de base tout à fait pertinente pour la plupart des sessions. Les utilisateurs fréquents pourraient opter pour des batteries de grande capacité, même si cela les classe en catégorie C1.
Note finale du test 8/10
Antigravity ne se limite pas à offrir un drone innovant ; le fabricant secoue un marché stagnant depuis des années, marqué par une domination écrasante. Avec l'A1, il réussit à intégrer la philosophie de la caméra 360° dans le domaine aérien, transformant ainsi radicalement l'expérience du vol. L'angoisse liée au cadrage s'évanouit complètement. On se focalise désormais uniquement sur son parcours, avec une conviction inébranlable de ne jamais manquer l'action. Cette indépendance, associée à un poids léger inférieur à 250 grammes (catégorie C0), rend l'appareil particulièrement séduisant et divertissant, et manœuvrable sans formation préalable.
La force majeure de l'A1 découle de la maturité de son écosystème. Le producteur a saisi que le matériel seul ne suffit pas et fournit une excellente version logicielle. Grâce à l'interface intégrée dans les lunettes, à l'application sur mobile et au logiciel de bureau, le traitement des fichiers en 360° devient accessible pour tous. La transformation d'une vidéo brute sphérique en un contenu dynamique, stable et correctement cadré devient désormais un travail d'enfant. En effet, l'efficacité du tournage « tout-en-un » compense largement une autonomie théorique qui pourrait sembler faible sur le papier.
Toutefois, il est indispensable de tenir compte de la particularité de cet appareil. L'Antigravity A1 ne fait pas office de substitut à un drone traditionnel de capture d'images tel que le DJI Mini ou Mavic. Son objectif fish-eye lui confère un style visuel fortement marqué « caméras d'action ». Ici, il est impossible de compresser les perspectives, d'avoir un flou d'arrière-plan ou de faire des gros plans à la manière du cinéma. Ainsi, la diffusion par radio révèle ses contraintes dès qu'un obstacle se présente, et les lentilles convexes nécessitent une attention constante.
En définitive, l'A1 se positionne comme le drone secondaire idéal. Il est à un vidéaste ce que l'objectif grand-angle est à un photographe : un instrument spécialisé qui ne peut pas tout réaliser, mais indispensable pour produire des images immersives et impressionnantes. Si vous recherchez la précision d'une image traditionnelle, il ne répondra pas à vos attentes. Cependant, si votre envie est de libérer votre créativité et de produire des contenus verticaux ou horizontaux qu'il serait impossible de réaliser autrement, alors c'est indéniablement un succès.
+ Points positifs de l'Antigravity A1
- La créativité offerte par la capture 360°
- Le concept "Shooter d'abord, cadrer ensuite"
- Les lunettes de pilotage et leur image géante
- Le pilotage au Motion Controller, fun et accessible
- La stabilisation numérique impériale
- Le poids plume (classe C0) pour voler sans certification
- La vitesse en vol et la résistance au vent correcte
- L'autonomie adaptée à l'usage et la disponibilité de batteries haute capacité
- L'écosystème logiciel qui facilite le montage
- Points négatifs de l'Antigravity A1
- Des vidéos typées action-cam et pas cinématographiques
- La liaison radio qui craque un peu facile avec les obstacles
- Passage par une phase d'export / montage obligatoire
- Le retour au point de départ légèrement imprécis