Nous avons testé la batterie solaire de DJI 

Réputé pour ses drones leaders sur le marché, DJI se lance récemment dans le domaine de l'énergie portable. La notion initiale est claire : offrir des moyens de recharger efficacement ses équipements en extérieur et donner la possibilité aux créateurs de travailler loin des sources d'énergie électrique.

Suite à ses deux premiers modèles, Power 500 et 1000, la marque élève logiquement son offre avec la Power 2000. Avec une capacité de 2048 Wh, elle est principalement équipée d'un onduleur robuste de 3000 W qui fait toute la différence. Il promet de fournir sans difficulté l'énergie nécessaire pour des appareils électroportatifs exigeants ou même une plaque à induction.

Avec ce nouveau produit phare, DJI ne se limite plus à son propre écosystème et s'attaque directement aux acteurs bien établis de l'industrie, tels qu'EcoFlow et Bluetti.

Prise en main : il faut de la poigne !

Le design reflète l'identité de la marque : pratique, épuré et d'une qualité de construction impeccable. Le cadre, sans doute un assemblage de polycarbonate et d'ABS à haute densité, présente une couleur gris sombre avec une texture légèrement rugueuse.

C'est une décision réfléchie qui non seulement offre un aspect hautement qualitatif, mais se montre également très commode à l'utilisation, résistant efficacement aux marques de doigts et aux petites éraflures inévitables d'une existence nomade. Rien ne se casse, les poignées intégrées sont solides, mais il faut fournir un effort pour soulever la Power 2000 qui pèse 22 kg. DJI offre également un diable pliable en option, pour le transport de l'appareil.

L'écran OLED est facilement lisible, même en plein air par temps ensoleillé où il ajuste automatiquement la luminosité. Il présente les informations clés : le taux de charge de la batterie, l'énergie qui entre et qui sort. Simple, mais c'est nécessaire pour connaître sa position sans avoir à sortir son téléphone.

Ce qui distingue DJI, c'est la consolidation de toute la connectique sur une seule et unique face. C'est un aspect plutôt pratique lors de l'utilisation. Après l'installation de la Power 2000 dans un espace restreint, tel que sous une banquette de van, il n'est plus nécessaire de la faire pivoter ou de la retirer pour connecter un nouvel équipement.

Connectique : AC, USB et prises propriétaires

Les quatre prises de courant à 230 V sont disposées de manière à permettre l'installation de transformateurs volumineux sans qu'ils ne se perturbent mutuellement. De plus, il est équipé de quatre ports USB-C qui peuvent fournir jusqu'à 65 W et 140 W (Power Delivery 3.1), permettant par exemple une recharge rapide d'un MacBook Pro 16 pouces tout en alimentant simultanément un drone, un téléphone portable et un appareil photo.

C'est l'assurance d'un flux de travail ininterrompu pour les créatifs en mouvement.

Les deux ports oranges SDC constituent à la fois un atout et une vulnérabilité majeurs dans la stratégie de DJI. Ces connecteurs exclusifs sont très utiles pour ceux qui évoluent dans l'écosystème DJI. Cependant, pour ceux qui souhaitent brancher un appareil spécialisé (par exemple, un chargeur de voiture alimenté par alternateur ou un module MPPT d'une autre marque), c'est une contrainte. N'essayez pas de bricoler un câble maison pour charger la Power 2000 avec un convertisseur DC-DC, ça ne marche pas, tout équipement connecté à ces ports SDC doit être homologué par DJI.

L'écosystème d'accessoires SDC : l'inventaire intégral

Il existe tout un écosystème d'accessoires à brancher sur ces ports SDC. DJI offre également des batteries secondaires en cascade, grâce à leurs ports SDC, pour étendre l'autonomie jusqu'à 22 528 Wh. DJI propose une série de modules SDC, chacun d'eux ayant un rôle spécifique :

Pour la recharge de la Power 2000, on utilise :

• Module convertisseur pour panneau solaire DJI Power (MPPT) : C'est l'élément essentiel pour la recharge solaire. Il transforme le courant provenant de plusieurs panneaux (jusqu'à trois) pour qu'il soit adapté à la station, tout en respectant une puissance maximale combinée de 400 W (et une tension maximale à vide de 30 V par panneau).
• Câble de recharge pour la station SDC DJI Power depuis le véhicule : il offre la possibilité de recharger la station en utilisant l'allume-cigare 12V/24V d'une voiture, cependant, l'entrée est limitée à 100 W. En d'autres termes, la recharge de la Power 2000 de cette façon prend un temps considérable, près de 20 heures. Cela implique de parcourir beaucoup de kilomètres.
• Chargeur ultra-rapide pour véhicule de 1 kW DJI Power : en le branchant sur la batterie 12 V d'un véhicule, il offre la possibilité de recharger la Power 2000, avec une puissance de 500 ou 1000 W, tout en assurant le maintien de la charge de la batterie du véhicule. DJI livre un câble de 5 mètres accompagné de son fusible pour établir une connexion depuis la batterie du moteur.
• Chargeur solaire ultra-rapide/pour véhicule de 1,8 kW DJI Power : aussi raccordé à la batterie d'un véhicule, il recharge le Power 2000 depuis l'alternateur jusqu'à 600 W et regroupe un module solaire MPPT de puissance maximale de 1200 W. Un câble de 5 mètres est également inclus.

En sortie (pour fournir à d'autres dispositifs) :

• Câble d'alimentation SDC vers XT60 DJI Power : il délivre une tension de 12 V au format XT60.
• Câble d'alimentation SDC vers prise de chargeur de voiture DJI Power : ce dernier convertit un port SDC en une prise allume-cigare 12 V femelle, permettant de brancher des appareils tels qu'une glacière, avec une capacité maximale de 10 A (soit 120 à 130 W maximum).
• Câbles de chargement rapide pour les drones DJI :  Il y a plusieurs types, chacun étant conçu pour un modèle spécifique afin d'optimiser la rapidité de charge en courant continu, allant jusqu'à plus de 200 W.

L'autre face de cette médaille, c'est la verrouillage. Le besoin d'utiliser un adaptateur spécifique pour une fonctionnalité aussi élémentaire qu'une prise 12V, intégrée par défaut chez les rivaux, pourrait irriter, malgré le coût du câble qui est de 20 euros. Inversement, cela offre également la possibilité de ne débourser que pour les fonctionnalités nécessaires.

Performances : des résultats convaincants.

Selon DJI, on peut effectuer jusqu'à 4000 cycles de charge/décharge avant que la capacité ne descende en dessous de 80 %.  C'est parfait. Ceci correspond à plus de 10 ans d'utilisation quotidienne.

Cependant, l'avantage majeur réside indiscutablement dans l'onduleur. Avec une puissance constante de 3000 W, la Power 2000 se situe dans le haut de gamme.

Ses adversaires directes se situent généralement entre 2000 et 2400 W. Ces Watts additionnels offrent un véritable confort. Ils autorisent l'alimentation des appareils les plus gourmands en énergie, même de manière simultanée, sans risque.

Scie circulaire, meuleuse, perceuse, cafetière, sèche-cheveux, plaque à induction… Il n'a peur de rien. De plus, l'onde « sinusoïdale pure » de la Power 2000 assure une compatibilité totale avec les équipements électroniques les plus délicats (comme les enceintes amplifiées, les téléviseurs, les ordinateurs de bureau, etc.).

Une capacité véritablement proche de celle déclarée.

Afin de confirmer la promesse de capacité, j'ai effectué une décharge intégrale en utilisant un fer à repasser, supervisée grâce à un wattmètre. Parmi les 2048 Wh nominaux annoncés, j'ai réussi à obtenir 1945 Wh utilisables sur les prises de 230 V. Ceci se traduit par un taux de rendement exceptionnel de 95 %. En pratique, cela implique que quasiment aucune énergie n'est gaspillée sous forme de chaleur lors de la transformation du courant.

En ce qui concerne la recharge secteur, elle requiert 1h15 à puissance maximale pour atteindre une charge de 0 à 100 %. Pour prolonger la longévité des composants, il est possible de diminuer la vitesse de charge.

L'application DJI Home : des statistiques et des options.

On contrôle le DJI Power 2000 grâce à l'application DJI Home. La liaison se fait via Bluetooth pour un contrôle local, ou Wi-Fi, permettant ainsi un accès distant si la station est connectée à un réseau résidentiel ou mobile.

L'application montre en direct le taux de charge, l'énergie entrante et sortante, une prévision de la durée restante de la batterie ainsi que la température intérieure.

Suivi énergétique

Il existe également une section consacrée au suivi de la consommation, avec un historique de l'énergie entrante et sortante sur diverses durées (jour, semaine, mois, année). En ce qui concerne l'énergie entrante, les statistiques distinguent les sources d'approvisionnement, y compris l'électricité du réseau et l'énergie solaire. En ce qui concerne la consommation d'énergie sortante, le suivi fait la distinction entre l'utilisation des dispositifs connectés en courant alternatif (AC) et en courant continu (DC).

Contrôle à distance

On peut activer ou désactiver à distance chaque ensemble de ports : les prises 230 V (AC), les ports USB et les ports SDC. Il est également possible de sélectionner la vitesse de recharge à partir du secteur, en choisissant soit le mode Standard (environ 1200 W), soit le mode Rapide (jusqu'à 1800 W).

Paramètres et maintenance

Plusieurs fonctionnalités sont réunies dans la section des paramètres. Il propose des configurations générales telles que les temporisations pour la mise en veille de l'écran ou des modules de prises. La section « Optimisation de l'énergie » offre des modes sophistiqués, tels que la planification de la charge et de la décharge basée sur les périodes creuses/pleines, ou un mode d'autoconsommation. Les mises à jour du firmware de la batterie sont également réalisées par le biais de l'application.

Sur le terrain : une journée en complète indépendance.

Pour véritablement saisir les capacités de ce Power 2000, je l'ai incorporé à ma routine nomade durant plusieurs semaines.

À l'avenir, elle pourrait incorporer un fourgon (actuellement en phase de rénovation) comme principal générateur d'énergie, destiné à alimenter une glacière à compression, une plaque de cuisson par induction, une pompe hydrique, un éclairage LED, potentiellement un petit radiateur céramique et l'ensemble des dispositifs électroniques portables habituels. Elle sera associée à des panneaux solaires et un chargeur DJI d'un kilowatt sur alternateur.

Entre temps, j'ai fait un peu de camping avec la Power 2000, ce qui a indéniablement amélioré ma qualité de vie. Elle meublait ma journée standard en commençant par un café, que je préparais soit en chauffant 50 cl d'eau (2% de batterie) avec une plaque à induction (1000 W), soit avec une machine à expresso (1200 W au maximum, 3-4% de batterie).

En ce qui concerne les repas, la Power 2000 est tout aussi pertinente : cuire des steaks à 1000 W n'épuise environ que 3% de la batterie. Pour un repas plus élaboré, la préparation de pâtes fraîches dans de l'eau en ébullition, par exemple, a requis 10 % des réserves.

Elle a sans hésitation fourni l'énergie nécessaire à l'ensemble de mon équipement professionnel : MacBook Air, iPad, ainsi que la recharge incessante des batteries de mes divers drones et caméras. J'avais de grandes attentes vis-à-vis de la synergie avec mon équipement, et je ne suis pas resté sur ma faim. L'option de recharger directement le pack de trois batteries du Mavic 4 Pro à 200 W grâce au câble SDC spécifique représente un avantage. Moins de 45 minutes plus tard, mes trois batteries étaient rechargées et prêtes à l'emploi.

Le ventilateur se déclenche de manière sporadique, particulièrement sous des charges importantes, mais son fonctionnement reste généralement très discret. À la fin de chaque jour, la DJI Power 2000 indiquait un peu plus de 50% d'énergie restante, malgré une utilisation fréquente et aucune recharge intermédiaire.

Recharge solaire : pratique mais pas rapide.

Pour ce test, DJI a mis à disposition un panneau solaire pliable de 200 W IBCPOWER ainsi qu'un module standard MPPT de 400 W. Dans un ciel dégagé d'octobre à 13 h, j'ai enregistré une puissance d'entrée maximale de 105 W, le panneau étant orienté de manière optimale. Un résultat quelque peu modeste, potentiellement attribuable à sa tension à vide (Voc) relativement basse de 22 V qui entrave l'efficacité globale avec le soleil plutôt bas en ce début d'automne. Toutefois, cette force s'est révélée adéquate pour compenser la consommation de l'appareil réfrigérant à compression de 40 litres qui était connecté.

Il est regrettable que la limite de tension maximale à l'entrée du module MPPT soit fixée à 30 V, car cela interdit l'assemblage de plusieurs panneaux pour augmenter la tension et maximiser la charge en début et fin de journée. Un voltage plus « élevé » permettrait sans doute au gestionnaire de la batterie de « s'activer » plus tôt le matin, de terminer son activité plus tard le soir et de générer de l'énergie même en cas de temps nuageux. Il est évident que la DJI Power 2000 ne présente pas cette contrainte, c'est le module MPPT standard qui nécessiterait une mise à niveau.

Prix et concurrence

Actuellement proposée à 899 euros chez la plupart de nos partenaires, la DJI Power 2000 représente une alternative intéressante, même si elle doit faire face à une compétition acharnée et plus développée sur certains points.

EcoFlow DELTA 2 Max (approximativement 1300 euros) : Elle est considérée comme sa plus proche rivale. Dotée d'une capacité similaire et d'un onduleur de 2400 W, elle est toutefois moins puissante tout en offrant une entrée solaire plus flexible (11-60V). Elle est également plus coûteuse au moment de cette évaluation.

Bluetti AC200P (approximativement 1400 euros) : Moins puissante (2000 W), elle se distingue par son entrée solaire ultra-flexible (35-150V), lui conférant une supériorité en termes de compatibilité pour les installations solaires sur mesure. Elle a néanmoins un poids supérieur de 5 kg par rapport à la DJI.

Anker SOLIX F2000 (approximativement 1200 euros) : Le concurrent qui mise sur la commodité avec ses roulettes et sa poignée intégrée, mais cela se traduit par un poids et une taille plus importants (+ 8kg).