Test du Huawei MatePad 12 X, un écran séduisant mais que sur le papier.

La Huawei MatePad 12 X est une tablette de gamme intermédiaire proposée à un prix de 549,99 €. Elle aspire donc à être de catégorie intermédiaire, avec des caractéristiques spécifiques en termes d'écran, de performance et de confort général lors de son utilisation. Étant donné que c'est un investissement plus conséquent, on attend naturellement plus de performance que sur des appareils à moins de 500 €. Huawei a-t-il réalisé une reproduction efficace et pertinente ?

Un design unique mais plaisant.

La Huawei MatePad 12 X s'écarte légèrement des conceptions standard de tablettes similaires. La zone des capteurs photo présente une configuration quelque peu différente des modèles classiques, mettant en avant un capteur principal. On trouve également un flash à côté. L'agencement est uniforme. En ce qui concerne le reste de l'arrière, on observe simplement le logo Huawei, positionné au centre et orienté horizontalement. Quelques connecteurs pour la liaison avec le clavier en accessoire complètent l'équipement à l'arrière. On remarque toutefois une légère courbure sur les bords arrière, afin de s'aligner avec les tranches.

Concernant les bords, ils sont aussi légèrement arrondis, s'harmonisant avec le design de l'arrière. L'ensemble est visuellement cohérent et agréable à tenir en main, offrant une bonne prise même lors de sessions prolongées. De plus, la tablette est équipée de six haut-parleurs qui offrent un son d'une grande clarté et fort agréable à l'écoute. En ce qui concerne les boutons, le traditionnel bouton d'alimentation et de réglage du volume sont inclus, agrémentés d'une petite touche rouge pour l'alimentation. C'est un peu différent et ça change, c'est super.

Concernant l'écran, il présente des bordures uniformes sur tous les côtés. Ces proportions sont correctes, bien qu'elles puissent varier selon les individus. En tout cas, dans mon usage, il n'y a pas de touches accidentelles et l'accès à toute la surface est aisé. Cela peut sembler trivial, mais à mesure que les tablettes deviennent plus grandes, nous perdons parfois les utilisations les plus élémentaires d'une manipulation à une main de la tablette. Globalement, le design est donc de très bonne qualité.

Clavier du Huawei MatePad 12 X

Depuis l'interdiction notoire imposée par les États-Unis, Huawei offre des produits de haute qualité sur le plan matériel. Cet accessoire de clavier pour la MatePad 12 X est de très bonne qualité. Dans la version proposée par la marque, il est vierge et en QWERTY, toutefois, une variante AZERTY est disponible pour le marché français. Cela donne un effet très délicat à la texture, tant sur la coque externe que sur les bords des touches. Cependant, les touches conservent le plastique standard afin de ne pas entraver la sensation de frappe. Actuellement, c'est l'un de mes claviers préférés parmi toutes les tablettes que j'ai essayées jusqu'à présent.

Stylet du Huawei MatePad 12 X

L'introduction du Huawei M Pencil Pro constitue l'une des principales innovations de cette nouvelle tablette. Ce stylet récemment conçu offre une meilleure compatibilité avec les fonctionnalités de dessin. En outre, on bénéficie d'une palette facilement accessible, simplement en touchant la zone tactile. Cette surface tactile aurait pu être un bouton physique, plus pratique à manipuler sans avoir à chercher la zone et positionner précisément le stylet. Cependant, l'utilisation des 16 384 zones de pression annoncées se traduit par une plus grande précision dans les traits.

Un écran impressionnant sur le papier, mais pas conforme à la réalité.

On ne fera pas de blague douteuse sur la fidélité en couple, mais pour information, cet écran a quelques problèmes de couleur. Démarrons avec les spécifications techniques dévoilées par Huawei. Ainsi, nous avons une tablette de 12 pouces avec une résolution de 2800 × 1840 pixels et un taux de rafraîchissement atteignant jusqu'à 144 Hz, ce qui est supérieur aux valeurs conventionnelles. Huawei, quant à lui, annonce 1000 nits sur une dalle IPS, donc LCD. Étant donné le prix, on aurait pu s'attendre à de l'OLED, ce qui aurait été meilleur.

Dans l'utilisation, l'écran offre un grand confort grâce à une luminosité particulièrement élevée, plus marquée en plein soleil. En termes de chiffres et mesures, cette tablette atteint un pic de 1018 nits. C'est très agréable pour cette tranche de prix, qui ne parvient pas toujours à atteindre ces performances. Cependant, ce joli début est rapidement gâché par une erreur en matière de colorimétrie. En SDR, c'est le mode couleurs vives qui prédominera, affichant un DeltaE de 5,6, ce qui dépasse la valeur cible maximale de 3. Ce qui est le plus étonnant sur le graphique ci-dessous, c'est que Huawei semble avoir à peu près une maîtrise des couleurs brutes. Cependant, c'est la représentation des nuances de peau et des diverses tonalités de blanc qui laisse à désirer.

En HDR, la situation semble même se détériorer, avec des valeurs atteignant 7,94, toujours en utilisant le même mode.  C'est décevant. Au-delà des données pures, cela nécessite une évaluation visuelle d'une différence entre la couleur souhaitée et la couleur affichée. On note également une autre mesure, à savoir le contraste. Sa valeur est plutôt basse, se chiffrant à 1195:1.  C'est loin d'atteindre la qualité d'un écran OLED, mais également inférieur aux valeurs élevées des écrans LCD IPS. Huawei ne réussit pas non plus à rattraper son retard en matière de température des couleurs, mais se distingue sur le plan des gamuts colorimétriques.

Concernant la température des couleurs, elle atteint 7483 K, largement supérieure à la valeur visée de 6500 K. Toutefois, Huawei compense partiellement un écran mal étalonné, sans quelques ajustements, par une large gamme de couleurs. Le BT.709 est traité à 140 %, le DCI-P3 à 94 %, et le BT.2020 à 64 % sans tarder. C'est tout à fait acceptable au regard du prix.

Toujours le logiciel maison HarmonyOS

Si la technologie vous passionne et que vous consultez régulièrement les articles de Frandroid, vous êtes probablement au courant des difficultés rencontrées par Huawei récemment. Il est devenu rapidement impossible pour Huawei de travailler avec les entreprises américaines, ce qui interdit l'utilisation d'Android natif et des services Google Mobile sur ses produits. Cela influence l'utilisation courante d'une tablette pour un Européen, malgré la présence d'autres options logicielles disponibles sur l'appareil du mastodonte chinois. Les logiciels requis sont généralement remplacés par des alternatives fabriquées par Huawei, ou par des solutions déjà existantes. On se prive néanmoins du Play Store et de YouTube natif sans avoir recours à des méthodes indirectes.

Initialement, cela peut s'avérer parfois complexe lors des premières tentatives d'utilisation, mais on finit rapidement par s'adapter. Cela sera fonction de votre degré de dépendance à Google et de votre familiarité avec les produits technologiques en général. Bien que cela puisse représenter une perte d'opportunités, cela s'avère efficace dans le cadre d'une utilisation étudiante ou professionnelle restreinte. Il est facile de prendre des notes et d'effectuer des tâches bureautiques simples, ainsi que d'utiliser des applications compatibles, notamment pour les conversations. Consultez en fonction de vos pratiques pour évaluer si cela représentera une contrainte pour vous ou non.

Des performances pas top

Dans la même veine de ne pas collaborer avec les sociétés américaines, Huawei intègre des processeurs conçus en interne dans ses produits. On trouve donc un Kirin T90A, un processeur relativement moyen, surtout pour une tablette à ce coût. Les diagrammes suivants vous offriront une meilleure perspective sur trois tablettes moins coûteuses, mais néanmoins plus efficaces (en ce qui concerne la tablette de jeu, il faudra être nuancé à ce sujet).

En termes de performance brute, le rapport qualité-prix n'est donc pas évident, bien qu'avec une utilisation quotidienne, cela ne se manifestera pas autant. Cependant, lors de sessions prolongées, spécialement dans le cadre de jeux vidéo, cela peut rapidement devenir restrictif et entraîner une diminution rapide des performances. Lors d'un stress test d'une heure, la tablette atteint fréquemment seulement 80 % de ses performances optimales.

Une batterie tout à fait acceptable.

La Huawei MatePad 12 X est équipée d'une batterie de 10 000 mAh dotée d'une recharge rapide de 66W. En théorie, ce sont des caractéristiques habituelles pour un appareil de ce type. Cependant, peut-être en raison de performances antérieures moins bonnes, l'autonomie est réellement excellente. Nous atteignons généralement deux jours d'utilisation, lors d'utilisations normales. On peut atteindre un peu plus, mais cela dépendra fortement des usages. Dans les miens, principalement axés sur la bureautique, cela se maintenait largement dans le temps.

Concernant la recharge, c'est également assez satisfaisant compte tenu de la taille relativement importante de la batterie proposée. La recharge à 66 W offre la possibilité de passer de 0 à 100 % en environ 1 h 25. C'est un excellent résultat qui compense les quelques désagréments que nous avons observés en matière de photographie et de performances.

Un aspect photo trop insignifiant.

En ce qui concerne la photographie, Huawei peine toujours à rectifier sa trajectoire. Effectivement, cet appareil ne dispose que d'un unique capteur photo. La description technique mentionne un second objectif, un ultra-grand-angle, normalement. Cependant, soit cette fonctionnalité est désactivée sur l'appareil, soit le second capteur n'est pas authentique. Quoi qu'il en soit, l'application photo de Huawei n'autorise pas une réduction en dessous du x1. Nous nous contenterons donc des images en format x1, puis avec un agrandissement numérique basé sur le x1.

Dans le cadre d'une numérisation traditionnelle, cela se révèle efficace, grâce à un traitement informatique rapide permettant d'obtenir une numérisation de haute qualité. Ceci indique une utilisation significative d'un appareil de ce type, mais cela ne témoigne pas nécessairement de la qualité globale des photos. Celle-ci est précisément sujette à débat. Lorsqu'il fait ensoleillé, le capteur photo a du mal à fonctionner dans des conditions de lumière vive. Tout l'ajustement devient chaotique et se transforme en un enchevêtrement de pixels et de couleurs inexactes.

Si vous osez explorer les niveaux de zoom les plus poussés (x5), vous redécouvrirez le pointillisme contemporain. C'est encore plus perceptible avec un mouvement sur l'image, qui sera très mal enregistré. Étonnamment, malgré la présence d'autres appareils moins performants à ce moment-là, la tablette ne parvenait pas à détecter et à saisir un semblant d'arc-en-ciel dans une réflexion sur l'eau. L'issue est plutôt médiocre, avec des teintes éparpillées dans les résidus des gouttes d'eau, comme vous pouvez l'observer ci-dessus. Enfin, pendant la nuit, c'est à peine acceptable. Regardez donc ci-dessous.