Test du Xiaomi Poco F8 Ultra : le smartphone quasi parfait !

Xiaomi dévoile son tout nouveau Poco F8 Ultra, flagship destiné aux joueurs en quête de performances supérieures, tout en offrant un smartphone multifonction qui reste abordable.  Le constructeur semblait très sûr de lui lors de sa présentation, nous l'avons soumis à l'épreuve du feu.

Xiaomi Poco F8 Ultra

Xiaomi a majoritairement conçu la gamme Poco en pensant aux joueurs. Son objectif, fréquemment attesté, est de fournir des smartphones qui offrent d'excellentes performances de jeu sans trop dépenser. L'entreprise vient d'annoncer officiellement la nouvelle série Poco, comprenant le Poco F8 Pro et celui que nous examinons actuellement : le Poco F8 Ultra.

Bien que la mise à niveau matérielle en termes de performance soit assurée, ce n'est pas le seul aspect qui a connu des progrès. Nous disposons maintenant d'un téléobjectif x5, comparé au x2,4 du F7 Ultra. En plus, un design rafraîchi et une conception presque stylée ont été envisagés sur le papier pour garantir le confort même lors d'une utilisation intensive.

Design

Le Poco F8 Ultra cible les gamers, cependant Xiaomi n'a pas succombé à la caricature que peuvent représenter certains rivaux. Ici, pas de chichis excessifs. Pas de lignes cherchant à être futuristes. Pas d'éclairage LED dans tous les sens, associé à des couleurs criardes. À l'opposé, le F8 Ultra est un dandy raffiné, qui dégage un charme indéniable.

Comme prévu, la façade est extrêmement minimaliste, présentant des contours d'écran fins de 1,5 mm et 1,68 mm en bas. Ce dernier point ne met pas en évidence un menton peu attrayant. L'écart d'épaisseur par rapport aux autres bords est à peine perceptible.

C'est ainsi que l'écran AMOLED de 6,9 pouces couvre 91,8% de la superficie totale. Puis, un discret poinçon central s'installe en haut de l'affichage.

Les tranches sont véritablement élaborés avec minutie. Ces dernières sont en aluminium, entièrement planes, à l'exception des bords où elles présentent des angles arrondis, alliant esthétisme et confort. Ce travail de douceur se reflète dans les contours des tranches pour éviter une prise en main acérée.

Bien que ses dimensions soient de 163,33 × 77,82 × 8,3 mm, le soin que Xiaomi a pris pour le concevoir compact nous impressionne agréablement. Les boutons de volume et d'alimentation sont idéalement placés sur les côtés. Si vous avez des mains larges ou de taille moyenne, la prise en main sera parfaite. Dans le cas de certaines utilisations, surtout pour les petites mains, cela pourrait être un peu difficile et, quoi qu'il en soit, certaines manœuvres nécessiteront obligatoirement l'usage des deux mains.

En ce qui concerne son poids, il est de 220 g. Abordons désormais l'arrière de ce Poco F8 Ultra, qui réserve une agréable surprise. Initialement par la couleur, un bleu denim très réussi et rarement utilisé dans le domaine des smartphones. Il confère tout son attrait à un fond en cuir vegan Nano Tech 3.0. Au contact, ce matériau offre une sensation plus similaire au caoutchouc qu'au cuir, mais cela ne diminue en rien son agréable qualité.

Le contact sur la peau est agréable et l'adhérence est parfaite, même en présence de mains humides lors des journées de grande chaleur. Par ailleurs, l'aspect visuel est d'une véracité saisissante et on ressent réellement une texture de denim... jusqu'à ce que nous le touchions. Veuillez noter qu'une variante noire en fibre de verre est aussi proposée.

On aurait cru que ce bloc optique offrirait une véritable utilisation à plat. C'est une erreur de notre part, puisque lorsqu'il est posé sur une table, seule la manipulation de la partie inférieure de l'écran où se trouve le clavier virtuel garantit la stabilité. Si vous touchez l'écran plus haut, l'instabilité devient alors trop grande pour une utilisation confortable.

Ainsi, le Poco F8 Ultra bénéficie d'une conception remarquable, à la fois raffinée et robuste. Le smartphone bénéficie d'une certification IP68 et son écran est sécurisé par du verre Poco Shield Glass, une alternative maison au Gorilla Glass. Ce smartphone nous a charmés et, avant tout, il parvient à être suffisamment « tendance » et moderne pour attirer au-delà du cercle des joueurs. Ils apprécieront également de ne pas être perçus comme des stéréotypes et d'avoir aussi le droit à des téléphones élégants.

Écran

Avec une résolution de 2608x1200 pixels, Xiaomi présente un magnifique écran AMOLED de 6,9 pouces. Comme prévu, la précision d'affichage est présente, avec une résolution de 416 ppp. Concernant la fréquence de rafraîchissement, elle peut atteindre jusqu'à 120 Hz, avec une étape intermédiaire à 60 fps.

Deux modes de couleur sont disponibles, Vif et Original Pro. D'après nos mesures réalisées avec notre sonde et le logiciel CalMAN Ultimate de Portrait Displays, c'est le mode Original Pro qui fournit la représentation la plus naturelle. Pour une référence à 3, le Delta E moyen s'établit à 2,09. La température de couleur est de 6675 K, au lieu des 6500 K idéaux, ce qui entraîne une tendance à l'azurage, mais elle reste souvent imperceptible.

En ce qui concerne la reproduction des couleurs, l'écran couvre 105 % de l'espace colorimétrique BT.709, 70 % du DCI-P3 et 48 % du BT.2020. Dans cette gamme de prix, ce n'est pas le produit qui propose la plus grande richesse de nuances, mais nous maintenons une position raisonnable dans l'ensemble.

En termes de luminosité, nous avons relevé 1057 nits en SDR et 1360 nits en HDR. Cela offre une visibilité optimale en plein jour, cependant, il faudra légèrement plisser les yeux lors de journées très ensoleillées. Il sera possible de profiter de contenus HDR compatibles dans un environnement à la lumière tamisée.

Performances

En cette fin d'année, Xiaomi dégaine l'artillerie lourde en intégrant la toute dernière génération de SoC Qualcomm, le Snapdragon 8 Elite Gen 5. Ce processeur est gravé en technologie 3 nm et présente deux cœurs principaux fonctionnant à 4,6 GHz, accompagnés de six autres coeurs à 3,6 GHz. L'appareil est soutenu par un GPU Adreno 840, 12 Go de RAM LPDDR5X et une capacité de stockage UFS 4.1, pouvant aller jusqu'à 512 Go.

Cependant, ce n'est pas tout, le fabricant intègre également une puce VisionBoost D8. Quelle est sa fonction ? Il intervient après les calculs du GPU pour, par exemple, améliorer la résolution d'affichage sans compromettre les performances, ou modifier le taux de rafraîchissement. Des fonctionnalités similaires à celles offertes par le DLSS de NVIDIA, mais ici indépendantes du GPU.

Il est incontestable que ce Snapdragon Elite Gen 5 a une puissance indéniable, même si au quotidien, il est parfois ardu d'être pointilleux. Les statistiques témoignent de notre succès croissant, tout en indiquant que nous ne marquons pas une séparation nette avec l'ancienne génération. Xiaomi met beaucoup d'accent sur un score de 4 millions sur Antutu Benchmark 11, tandis que notre propre mesure a donné 3815414 points, se rapprochant ainsi de ce seuil symbolique. Cependant, il est important de noter que pour des raisons de cohérence, nous avons utilisé les résultats basés sur Antutu Benchmark 10, qui présente un score de 2826552 points.

Android, tout comme les applications très exigeantes, ne présente aucun défi.  Non, cela frôle presque l'euphémisme : le Poco F8 Ultra propose un environnement processeur qui facilite l'utilisation des fonctionnalités les plus exigeantes, comme le codage 4K, avec une fluidité et une vitesse indéniables.

Ces caractéristiques sont présentes dans les jeux vidéo, et nous aborderons les performances sans les améliorations du VisionBoost D8. Donc, chers joueurs, vous ne pourrez que vous délecter. Effectivement, Fortnite en qualité graphique épique maintient généralement 60 fps, qui ne chutent que légèrement lorsqu'il y a un surplus d'ennemis dans les scènes. Il en va de même pour Genshin Impact et Call of Duty, avec le plus haut degré de précision.

En ce qui concerne les 120 fps dans COD avec une qualité moyenne, c'est un simple détail pour ce F8 Ultra.

Passons maintenant au VisionBoost D8, qui offre deux fonctionnalités clés : l'amélioration de la qualité d'image par le biais d'un traitement visant à augmenter la résolution des images. Comme l'illustre l'image, nous observons une progression, discrète mais indéniablement présente. Nous avons amélioré la subtilité des textures, l'effet de l'eau et la qualité HDR est légèrement plus prononcée. Avantage : cette petite amélioration n'affecte en rien les performances.

La deuxième fonction, consacrée au taux de rafraîchissement, doit mettre en œuvre une gestion de l'affichage pour garantir des performances constantes. C'est vraiment efficace, mais nous sommes limités à 40 images par seconde. Cependant, seulement cinq jeux peuvent actuellement bénéficier de ces fonctionnalités : Call of Duty, Genshin Impact, Honkai: Star Rail, Mobile Legends: Bang Bang et PUBG.

Nous avons déjà eu un premier aperçu des capacités du Snapdragon Elite 8 Gen 5 lors d'une brève manipulation du futur Realme GT8 Pro. On constate ici des performances quasi identiques, indiquant qu'elles sont plus que remarquables. Néanmoins, nous observons une approche de throttling distincte, avec une stabilité remarquable durant plus de quinze minutes. Par la suite, par intervalles de deux à trois minutes, nous constatons une diminution tangible de la puissance disponible, qui remonte ensuite au sommet pendant dix minutes. Une approche quelque peu singulière qui suscite des interrogations.

Dans les jeux vidéo, cela se manifeste par une cadence d'images élevée et constante sur la durée, avec des baisses abruptes pendant quelques secondes, jamais plus d'une minute, avant de retrouver son meilleur niveau. Les joueurs de longue haleine pourraient donc être un peu sur leurs gardes, mais certaines mises à jour devraient aider Xiaomi à rectifier le tir.

Cependant, la gestion de la chaleur laisse également à désirer. Les dégagements sont importants, particulièrement au niveau des côtés et du dos. Après une utilisation intensive de 15 minutes, le téléphone portable devient presque brûlant. Toutefois, il convient de nuancer quelque peu, car si vous activez la fonction WildBoost pendant une partie, le niveau de chaleur reste plus modéré et vous permet de jouer pendant 30 minutes ou même plus sans surchauffe excessive.

Logiciel

Xiaomi rassemble précisément le même duo que le Xiaomi 15T, avec Android 16 à la barre, secondé par HyperOS 3.

Nous avons donc une interface graphique assez épurée, agréable à utiliser au quotidien, qui propose un beau lot d’options de personnalisations.

Nous continuons à observer la présence de spam indésirable, mais avec une baisse d'agressivité dans les alertes publicitaires de certaines applications. Comme c'est souvent le cas, un simple nettoyage éliminera ce désagrément.

Concernant l'IA, nous avons accès à des instruments de rédaction et de traduction, ainsi qu'à des outils d'édition de photos via la galerie. On peut également compter Gemini et Circle Search.

En matière de jeux, nous disposons d'une interface dédiée qui s'active automatiquement lors du lancement des jeux, ou que vous pouvez initier manuellement avant de commencer un jeu. Il est donc envisageable de paramétrer les caractéristiques associées à l'intelligence artificielle, à la super résolution, au HDR ou au taux de rafraîchissement. Vous disposez aussi d'un graphique en direct pour observer les performances de la machine. Ci-dessous, nous proposons quelques réglages pour optimiser les performances et éviter d'être interrompu par des notifications. C'est grâce à lui que vous avez la possibilité d'activer le mode Boost Wild afin de préserver la batterie lors des longues sessions de jeu.

La politique de mise à jour du logiciel nous a légèrement agacé. Effectivement, avec quatre ans de mises à jour majeures d'Android et six ans de correctifs de sécurité, nous nous situons en bas de la fourchette dans cette échelle de prix, surtout en comparaison aux sept ans offerts par Samsung ou Google.

Photo

Le Poco F8 Ultra offre un ensemble optique intégrant trois capteurs :

  • Un objectif grand-angle de 50 Mpx doté d'une ouverture f/1,67  
  • Un objectif ultra grand-angle de 50 Mpx possédant une ouverture de f/2,4 
  • Enfin, nous disposons d'un objectif à longue distance de 50 mégapixels possédant une ouverture de f/3,0.

Pour ce qui est des selfies, un capteur de 32 Mpx vous sera à disposition. Dans l'ensemble, notre proposition est robuste sur le papier et largement supérieure à celle du F7 Ultra. Xiaomi a considérablement amélioré le traitement des images, voyons si cela se reflète dans ce Poco F8 Ultra. Il fait beaucoup mieux que le OnePlus 15 qui est un concurrent.

Grand-angle

Nous avons vraiment été charmés par le capteur grand-angle. Par rapport au Poco F7 Ultra, la différence de netteté est évidente et, en comparaison avec d'autres produits dans la même gamme de prix, le résultat est plus que satisfaisant. Le lissage numérique n'est pas trop intensif, ce qui favorise la mise en évidence des micro-détails tels que les feuillages ou la précision dans le rendu des textures comme celle de la pierre. En outre, nous disposons d'une représentation plus nette et précise des formes.

Unique inconvénient : il y a une véritable sensibilité à la lumière, et lorsque celle-ci diminue, sans être assez faible pour activer automatiquement le mode nuit, nous pouvons apercevoir un léger bruit numérique sur certaines photos que nous avons fait.

La colorimétrie est réellement bien choisie : elle est naturelle, parfaitement équilibrée et n'a pas tendance à tomber dans le travers des couleurs trop flatteuses. On peut observer une reproduction un peu trop lumineuse lorsque la lumière est très intense. Un aspect que la gestion adéquate des contrastes aide à atténuer quelque peu.

Xiaomi a également retravaillé son modèle pour la nuit, et il faut le reconnaître avec un certain brio. Cependant, le constructeur, dans son souci de perfection, fournit des images certes très claires et lumineuses, mais qui manquent alors de réalisme. Dans ce contexte, le F8 Ultra capte une quantité maximale de lumière et se focalise sur une représentation des couleurs nettement plus vive qu'elle ne devrait l'être. C'est particulièrement visible au premier plan, où le feuillage est plus éclatant qu'il ne devrait l'être. Cependant, il faut noter que les zones blanches et grises apparaissent plus sombres qu'elles ne devraient.

C'est le piqué qui nous a le plus impressionnés, avec une belle netteté, peu de bruit numérique même en arrière-plan. Nous percevons une légère retouche, qui affecte le caractère naturel de l'image.

L'IA est très utilisée et le traitement est omniprésent, ce qui produit des images très claires et bien définies. Cependant, elles ont un aspect légèrement artificiel, surtout en ce qui concerne les couleurs un peu trop vives. Une qualité d'image qui fera le bonheur de ceux qui recherchent des photos esthétiquement plaisantes pour leurs publications sur les réseaux sociaux ou qui privilégient la clarté au naturel.

Portrait

Détourage parfait : sauf si vous avez de longs cheveux en désordre comme la demoiselle du test. Ainsi, il arrive parfois que certaines mèches ne soient pas dessinées avec précision. Hormis ce genre de situation, nous n'avons pas constaté de véritable faiblesse.  La colorimétrie est superbe, légèrement trop flatteuse par moments, mais cela ne déplaira pas aux adeptes d'Instagram. L'effet bokeh progressif est joliment géré, tout comme les contrastes.

La netteté est tout à fait acceptable, nous obtenons un niveau de détail décent tant que nous restons sur un écran de téléphone portable. Effectivement, les détails fins sont légèrement trop adoucis, ce qui affecte la représentation des textures, comme celles de la laine du pull ou des poils de la barbe.

Ultra grand-angle

Le mode ultra grand-angle nous charme avec des images qui contrôlent parfaitement les effets de distorsion. L'image conserve un équilibre et une structure solides, même dans des environnements fortement linéaires. Nous maintenons le même profil de couleur qu'en grand-angle, légèrement flatteur tout en étant assez naturel.

Ce qui nous a légèrement déçus, c'est la netteté. Sur l'écran, le résultat est plus que satisfaisant, les éléments clés sont visibles d'emblée. Cependant, si nous portons une attention particulière, nous remarquons que le traçage des formes est parfois moins précis, la finesse des détails en pâtit.

Dans l'ensemble, la partie centrale de l'image est bien définie, mais plus on s'en écarte, plus les détails fins deviennent flous. Néanmoins, nous constatons ici un résultat qui excède la moyenne du segment.

Tandis que le mode nuit du grand-angle est éblouissant, celui de l'ultra grand-angle est fade. Ce qui est mis en relief par des contrastes qui manquent de subtilité.

Par ailleurs, pour obtenir des images avec une colorimétrie agréable, il est essentiel de disposer d'un environnement urbain bien éclairé. Elle sera donc légèrement trop élogieuse, mais dans ce contexte, cela reste acceptable.

Néanmoins, même dans cette situation, nous ne pouvons que remarquer un niveau de détail nettement inférieur. Le coupable principal est l'exagération du lissage numérique, qui est véritablement trop importante. Par exemple, sur les images comportant des pavés ou des murs de briques, vous remarquerez que les joints ont l'air de s'effacer.

Zoom

Avec un objectif à longue portée de 50 Mpx proposant un zoom optique 5x, il y a de quoi rester optimiste. Avant cela, examinons les résultats du zoom x2 traditionnel, et force est de reconnaître que nous n'avons rien à rapporter.

Le profil colorimétrique reste stable, presque aucune perte de détail n'est observée. Cela offre l'opportunité d'apprécier de magnifiques détails, comme ceux présents dans les feuillages et les murs.

Nous utilisons un grossissement de cinq fois et le résultat est très agréable visuellement. La netteté est présente, riche et texturée. La gestion de la lumière est performante, parvenant à fournir de beaux détails même dans des zones fortement éclairées.

En ce qui concerne la colorimétrie, elle demeure stable en comparaison avec celle offerte par l'angle large ou le zoom 2x, à quelques subtiles variations près.

Le zoom 10x fait suite au zoom 5x, mais présente cependant certains défauts. Par conséquent, la qualité de la colorimétrie, le contrôle des contrastes et de la luminosité reste constante.

La netteté demeure agréable, mais nous observons quelques défaillances, comme dans la représentation de la rouille sur le pont ou celle des grands boulons. Le lissage a pour effet d'atténuer les plus petits détails. C'est particulièrement évident sur le mur en arrière-plan. C'est une occasion d'apprécier la distinction des formes, notamment des grilles distinctes et la clarté du texte.

Le zoom x30 met en évidence les imperfections du zoom x10. Si nous maintenons une colorimétrie propre, elle tend à être légèrement plus vive, surtout dans les tons rouges. Nous maintenons toujours un niveau globalement satisfaisant de détail. Cependant, le processus de lissage est plus prononcé, la photo semble moins en relief, les boulons ont un aspect plat, par exemple. Les textures sont également nivelées pour un rendu plus artificiel.

Ces défauts sont simplement amplifiés par les zooms x60 et x120. Cependant, durant le jour, si votre objectif est de cibler des zones moins complexes ou d'obtenir un texte éloigné, ces niveaux de zoom demeurent admissibles.

En nocturne, le zoom 2x se défend plutôt bien, même si l'on remarque déjà une subtile diminution de la précision, notamment au niveau des fleurs sur la gauche de l'image. Néanmoins, on note une présence plus marquée de l'adoucissement sur les plans secondaires.

En ce qui concerne la colorimétrie, elle suit la tendance du mode nuit du grand-angle, soit peu naturelle, mais également attrayante, ce qui rend les images plus claires.

La performance du téléobjectif en basse lumière laisse un peu à désirer, en raison d'un traitement numérique trop agressif.

Si nous conservons les aspects globaux et les éléments cruciaux, le niveau de détail minutieux s'effondre, ce qui affecte défavorablement l'aspect des textures. Par exemple, les murs enduits de crépi semblent pratiquement lisses.

Le grossissement x10 ne fait que renforcer les observations antérieures. En outre, la gestion des contrastes laisse encore à désirer, comme l'indique la presque absence de texte sur le panneau de signalisation.

En outre, tout comme avec le mode ultra grand-angle de nuit, il est essentiel de stabiliser correctement son tirage d'images pour éviter des photos floues. En fin de compte, les niveaux de zoom plus élevés ne sont pas réellement utilisables.

La représentation manque cruellement de subtilité, tout est nivelé, les contrastes ne sont pas satisfaisants, et ce même si vous ciblez une zone fortement lumineuse.

Selfie

Les 32 Mpx permettent de réaliser des selfies de qualité supérieure. Le détourage est exact et seules les chevelures les plus difficiles ou des capuches en fourrure pourraient le mettre à l'épreuve. La représentation des couleurs est légèrement flatteuse et la tonalité de peau n'est pas aussi exacte qu'elle devrait l'être. Dans cette situation, le rendu est plus pâle qu'il ne devrait être.

La level of detail est bon, avec une belle précision. Cependant, ce sont les micro-détails qui sont davantage en arrière-plan. On manque de texture, que ce soit sur le chandail en laine ou les poils de la barbe. Le tout est uniforme et soigné, mais dès qu'on effectue un léger zoom sur l'image...

Audio

Pour être francs, le partenariat entre Xiaomi et Bose nous a tout autant étonnés que le système audio intégré dans le F8 Ultra. Par conséquent, nous disposons d'un système audio 2.1, comprenant un haut-parleur sur la tranche supérieure et un autre sur la tranche inférieure. À l'arrière, au sein du module optique, se trouve un élégant cercle argenté portant le logo Bose en son cœur.

C'est un « caisson de basse » qui, théoriquement, devrait offrir de véritables basses. Nous ne ferons pas mystère ici, car si vous attendez du Poco F8 Ultra qu'il produise un son qui descend réellement dans les basses fréquences, vous risquez d'être déçus. Cependant, on ne peut pas ne pas apprécier l'apparence de ce smartphone. Le système audio produit un son d'une remarquable balance. Les aigus sont délicatement façonnés, minutieusement détaillés, sans jamais devenir saturés. Les médiums et les médiums hauts s'harmonisent avec aisance. Les distinctions sont nettes, mais non aiguisées.

Les bas médiums sont les fréquences qui se rapprochent le plus des basses, et leur présence mérite d'être saluée. Elles descendent assez bas tout en conservant une stabilité remarquable. Il y a une certaine intensité, mais cela demeure subtil et est limité à quelques morceaux. Que ce soit pour regarder des films, jouer à des jeux ou écouter un podcast ou une playlist, la tâche est bien accomplie. Assurément, la puissance n'est pas primordiale, mais elle reste largement suffisante pour une utilisation standard. Tous les engagements ne sont pas respectés, néanmoins nous disposons ici de l'un des systèmes audio pour téléphone mobile les plus performants actuellement.

Réseau et communication

Le Poco F8 Ultra offre une connectivité extrêmement complète. De ce fait, il prend en charge toutes les fréquences 5G en France, le NFC, le Bluetooth 6 ainsi que le Wi-Fi 7. En termes de géolocalisation, ce téléphone est compatible avec les systèmes BeiDou, GPS, GLONASS, Galileo, QZSS et NavIC.

Il propose la fonctionnalité Dual SIM, qui permet l'utilisation de deux nano-SIM, d'une nano-SIM et d'une eSIM, ou même de deux eSIM.

Batterie

Le Poco F8 Ultra est équipé d'une batterie de 6500 mAh à l'intérieur. Une configuration plutôt généreuse, mais qui peut être juste compte tenu de l'écran de 6,9 pouces et du processeur de dernière génération. Nos préoccupations se sont vite dissipées lorsque nous avons constaté une diminution de douze points de batterie en regardant le film Wonder Woman 84 (avec une luminosité réglée à 250 nits et un son à 50).

Le test de performance sur batterie a simplement corroboré cette réalité avec une durée de 18h16, ce qui annonce un partenaire durable. Des résultats que nos essais d'utilisation ont plutôt corroboré, indiquant une durée de 16 à 19 heures en usage mixte et avoisinant les 12 à 15 heures lors d'une utilisation intensive.

Lors d'une panne d'autonomie, la recharge rapide vient à la rescousse. Elle est annoncée pour atteindre jusqu'à 100 W avec un chargeur Power Delivery, permettant une charge de 0 % à 100 % en moins de 40 minutes. Nous avons employé un chargeur de 66 W provenant d'un tiers pour effectuer nos essais. En commençant à zéro, nous atteignons 9 % en l'espace de 10 minutes, puis 25 % au bout de 15 minutes et presque la moitié après 30 minutes. On atteint 70 % en 45 minutes et 99 % en 75 minutes. Le chargement sans fil jusqu'à 50 W est aussi proposé, mais nous ne l'avons pas expérimenté. Pour finir, sachez que la charge inversée est disponible en mode sans fil, jusqu'à 22,5 W.

Notre avis sur Le Xiaomi Poco F8 Ultra

Design 8/10

Xiaomi présente ici un modèle très impressionnant, particulièrement pour un smartphone conçu pour les joueurs. Il transcende les stéréotypes, offrant un smartphone au design audacieux et raffiné, résolument classique en noir et ultra-tendance en bleu denim. La sensation de la coque est tout aussi plaisante que l'ergonomie générale, même pour un téléphone de 6,9 pouces. De plus, il est de bonne qualité de fabrication et bénéficie d'une certification IP68.

Écran / affichage 8/10

Pour ce budget, nous disposons d'un écran de qualité satisfaisante. Il est plutôt bien ajusté, et la légère tendance vers les teintes de bleu est presque indiscernable. Bien que la gamme de couleurs ne soit pas la plus variée, elle offre tout de même de belles nuances. Avec un taux de rafraîchissement pouvant atteindre 120 Hz, nous bénéficions d'une fluidité d'affichage qui profite grandement aux jeux vidéo. Toutefois, même si la luminosité est satisfaisante, elle demeure légèrement inférieure comparée à ses concurrents les plus performants dans la même gamme de prix. Néanmoins, cela permet de bénéficier du HDR sans avoir à être dans l'obscurité totale, par exemple.

Photo 8/10

Xiaomi effectue ici une avancée qualitative considérable. Le fabricant a perfectionné la spécification technique ainsi que ses procédures numériques. En plein jour, nos images présentent une excellente qualité et un piqué remarquable, bien que la colorimétrie puisse sembler quelque peu embellie pour ceux qui préfèrent le naturel. L'ultra grand-angle assure un bon travail, et le téléobjectif x5 est un véritable régal. Il reste encore des améliorations à apporter pour le mode nuit, cependant, nous maintenons une position respectable, voire supérieure, dans cette fourchette de prix.

Performances 8/10

Le Snapdragon 8 Elite Gen 5 est effectivement la surprise tant attendue. En termes de chiffres bruts, comme il est courant (y compris pour les jeux exigeants), nous sommes débordés par des chiffres impressionnants, la fluidité étant même présente sur les tâches les plus pesantes. En outre, les fonctionnalités de jeu offrent un avantage significatif pour ceux qui recherchent constamment la meilleure qualité d'affichage. Cependant, il est important de souligner le comportement du SoC lors d'une utilisation intensive. Nous faisons face à un manque d'optimisation, car nous rencontrons fréquemment des baisses soudaines de performance pendant quelques minutes, suivies d'un retour à la normale. On le perçoit à peine en l'utilisant, mais cela nécessite d'être perfectionné. Les joueurs les plus fervents font preuve de peu de clémence...

Logiciel 7/10

Le duo Android 16 et HyperOS 3 fonctionne parfaitement. L'ensemble est fluide, propose une multitude d'options de personnalisation et incorpore l'intelligence artificielle de manière subtile. Il ne l'impose pas, il l'incorpore mieux qu'auparavant afin de ne pas la rendre intrusive. C'est regrettable que la politique de mise à jour logicielle soit limitée à 4 ans pour Android et 6 ans pour les correctifs de sécurité.

Autonomie 9/10

Il n'y a rien à redire, ce smartphone allie élégance et robustesse. Cela vous permet de visionner sans interruption l'ensemble du Seigneur des Anneaux, et vous aurez encore la possibilité de lancer Le Hobbit. En utilisation intensive, il tiendra néanmoins une journée de travail complète, et même toute la nuit en usage combiné. La capacité de charge rapide est un atout majeur pour le F8 Ultra, lui permettant de se ressourcer rapidement en cas d'épuisement.

Note finale du test 8/10

Xiaomi a ici produit un smartphone de grande qualité. Effectivement, bien que le Poco F8 Ultra soit conçu principalement pour les gamers, c'est avant tout un smartphone soigneusement élaboré, qui possède du style et qui réussit à transcender les stéréotypes liés aux joueurs. Il est bien élaboré, robuste et son écran présente une qualité appréciable. Il propose un affichage d'une grande finesse, bien que la luminosité aurait pu être légèrement supérieure. Les performances sont excellentes, nous n'avons aucune critique à formuler. Le SoC Snapdragon 8 Elite Gen 5 est tout simplement exceptionnel et bénéficie en plus d'une excellente gestion thermique. Cependant, le throttling présente quelques lacunes ici, avec des baisses soudaines et significatives fréquentes avant de retrouver un niveau optimal de performance. Pour les personnes qui préfèrent des sessions de jeu brèves, il est peu probable qu'elles soient touchées. Pour certains, des baisses de performance surviendront régulièrement avant un retour à la normale. Des aspects qui devraient pouvoir être optimisés grâce à des actualisations.

En ce qui concerne la photographie, Xiaomi fait un grand progrès avec sa série Poco F. Au cours de la journée, le résultat est vraiment de très haute qualité.  Il se pourrait que ce ne soit pas le téléphone portable qui produit les photos les plus naturelles, mais l'audience ciblée sera ravie. Ils éprouveront le même niveau de satisfaction en se servant du téléobjectif x5. Cependant, il reste encore quelques améliorations à apporter pour la nuit.

L'autonomie est présente et fait preuve de générosité. En somme, nous avons un produit globalement très bien élaboré, qui frôle l'excellence. Cependant, quelques bémols comme le mode nuit ou la stratégie de suivi logiciel empêchent de lui accorder une note parfaite.

+ Points positifs du Xiaomi Poco F8 Ultra

  • Son look
  • La qualité de fabrication
  • Un écran de bon ton
  • Des performances au top
  • Photo de jour
  • Autonomie

- Points négatifs du Xiaomi Poco F8 Ultra

  • Le throttling à optimiser
  • Luminosité juste honnete
  • Un peu grand pour les petites mains
  • Photo de nuit à améliorer
  • Il chauffe