Essai du Realme P3 5G : le roi du jeu à moins de 200 euros
Realme présente son P3 5G, un smartphone d'entrée de gamme coûtant moins de 250 euros, qui met l'accent sur la performance et la longévité de la batterie.
Il est ardu de se tenir à jour avec la cadence de lancement de Realme qui nous sort des nouvelles désignations sorties tout droit de nulle part. Il convient en fait de considérer le P3 5G comme le véritable successeur du Realme 13. En fait, en Chine, on ne l'appelle pas P3, mais plutôt Realme 14. C'est incompréhensible.
On découvre le P3, un smartphone abordable à 250 euros qui ne manque pas d'atouts. À l'instar de nombreux modèles d'entrée de gamme, celui-ci mise principalement sur la performance et l'autonomie grâce à un Snapdragon 6 Gen 4 inédit dans cette tranche de prix, associé à une grande batterie de 5260 mAh en silicium-carbone, technologie généralement réservée aux modèles haut de gamme.
Le Galaxy A16 de Samsung et le CMF Phone 2 Pro de Nothing, deux modèles déjà éprouvés, se présentent comme alternatives face à lui. On attend de voir comment Realme envisage de s'imposer dans ce segment concurrentiel.
Prix et disponibilité
Pour une fois, commençons par discuter du coût du P3 5G.
Lancé en France le 24 juin dernier, il a été introduit à un prix de 229 euros. Actuellement, on peut facilement le trouver à 199 euros sur Aliexpress.
C'est pour sa version dotée de 8 Go de RAM et 256 Go d'espace de stockage. On le trouve aussi avec 12 Go de mémoire vive et 512 Go d'espace de stockage pour un tarif légèrement supérieur à 250 euros.
En résumé, il est indéniablement l'un des smartphones les plus abordables sur le marché et c'est un facteur crucial à considérer avant de commencer cette évaluation.
Design
Realme adopte un design plutôt ordinaire. Le P3 présente des similitudes avec tous les dispositifs lancés récemment qui affichent un design plat sur l'ensemble de leur surface. L'arrière est en plastique tandis que le contour est fait de métal. On propose deux options de finition, une teinte verte vive et une autre en gris. Malgré ses spécificités, y compris une grande batterie, il réussit à maintenir des dimensions acceptables avec une épaisseur de moins de 8 mm. Son vaste écran de 6,67 pouces est entouré d'une bordure noire assez marquée, mais surtout Realme joue un peu sur les mots en prolongeant le cadre vert par une bordure noire arrondie qui pourrait donner l'illusion d'être l'écran alors qu'il ne s'agit que d'un contour en plastique additionnel.
De plus, cette incorporation ainsi que la jonction entre le cadre et le dos présentent des arêtes assez marquées. L'adoption n'est pas désagréable, toutefois, certaines positions peuvent être un peu plus dures.
Les boutons Power et Volume, qui sont traditionnels, se situent autour du téléphone. L'écran peut être déverrouillé grâce à un capteur d'empreintes digitales intégré. On identifie un smartphone économique dès sa première utilisation. La vibration associée ne procure pas une sensation exemplaire.
À l'arrière, il y a une texture qui imite le métal brossé et qui rend plutôt bien. Le logo est sobre et les mentions légales sont placées sur le dos. Le module photo ne reste plus circulaire, il retrouve sa forme rectangulaire. Positionné sur le flanc gauche, il présente une minceur notable. Il est orné de deux objectifs et d'un flash. Un petit biseau réalisé sur le côté gauche lui confère une certaine élégance.
Écran
6,67 pouces représente une taille d'écran relativement confortable. Il faut surtout saluer la présence d'un écran Amoled Full HD+ (2400 x 1080 pixels) avec une compatibilité 120 Hz et une fréquence d'échantillonnage tactile pouvant atteindre les 1500 Hz, proposée par Realme. Comme le précise le fabriquant chinois, c'est ce qu'on appelle un « écran e-sport ».
Realme annonce une luminosité de 600 nits avec des pics atteignant 2000 nits. Nous avons utilisé notre sonde ainsi que le logiciel CalMAN Ultimate de Portrait Displays pour effectuer nos propres mesures.
On constate que nous surpassons les 600 nits, cependant, nous ne parvenons pas à atteindre les 2000 nits annoncés. Sous une lumière intense, la dalle atteint 1000 nits en SDR comme en HDR, ce qui est déjà remarquable compte tenu du prix demandé. Elle garantit un usage agréable dans presque toutes les circonstances.
Est-elle bien ajustée ? Effectivement, c'est le cas pour son ajustement des couleurs en mode naturel. Ici, nous obtenons une valeur moyenne de DeltaE de 2,65, qui est inférieure au seuil de 3 fixant la limite au-delà de laquelle l'œil humain ne peut plus percevoir les aberrations chromatiques. Dans le HDR, nous dépassons légèrement la cible de 6, mais rien de préjudiciable. Par contre, un blanc légèrement moins chaud aurait été apprécié. Nous sommes actuellement à 6137K, alors que notre objectif est d'atteindre 6500K.
Néanmoins, il est ardu de critiquer sévèrement cette dalle qui propose tout de même de bonnes performances sur un téléphone d'entrée de gamme.
Performances
Le P3 5G fonctionne grâce à un Snapdragon 6 Gen 4, une puce 5G encore méconnue dans notre Europe traditionnelle. En Asie, certains modèles Honor, Oppo et Realme se sont distingués par leur popularité.
L'objectif de ce SoC est de fournir des performances robustes à un coût moindre. Une meilleure performance du CPU et du GPU ainsi qu'une consommation d'énergie plus faible par rapport aux précédents modèles de Snapdragon 6.
Avec cette force, le P3 domine sa fourchette de prix. Seul notre préféré du segment, le CMF Phone 2 Pro, suit de près. Surtout, le smartphone de Realme peut se vanter d'être plus performant que certains modèles coûteux, tel que le tout nouveau Fairphone 6 et quasiment aussi rapide que son modèle supérieur, le Realme 14 Pro+ 5G.
En pratique, on ne constate pas de problème spécifique lors de l'utilisation. Avec 12 Go de RAM à son actif, le SoC de Qualcomm reste impassible face aux tâches quotidiennes.
Ce qui est le plus fascinant, c'est la stabilité du Snapdragon 6 Gen 4. Ici, il est assez bien refroidi pour éviter une limitation automatique et libérer toute sa puissance sur le long terme. Il a donc largement erré sur notre test de résistance d'une heure, au terme duquel on note d'ailleurs une température maximale de 38°C sur le boîtier. Parfait.
Logiciel
Le Realme P3 opère avec Android 15, utilisant l'interface utilisateur Realme 6.0 développée en interne. L'expérience globale est quotidienne et plaisante, grâce à une interface judicieusement conçue et aisément manipulable, comparable à celle proposée par OnePlus et Oppo.
Realme offre une interface riche en fonctionnalités et options de personnalisation. On trouve des concepts intéressants tels que les « alertes en direct », qui sont similaires à la Dynamic Island d'Apple, ou une barre latérale proposant des raccourcis utiles, y compris un outil de traduction instantanée.
Un menu en phase de test, « realme Labs », offre la possibilité d'activer un suivi du rythme cardiaque par le biais du capteur d'empreintes digitales. Ce n'est pas aussi précis qu'un capteur spécialisé, mais cela peut être utile en cas de besoin. Il en va de même pour la fonctionnalité de connexion audio duale qui permet d'émettre le son simultanément sur un casque Bluetooth et un casque à fil (USB-C). Pratique pour visionner une série en duo.
Toutefois, tout n'est pas idéal. L'aspect le plus négatif de cette expérience logicielle est l'abondance considérable de programmes indésirables. Il y a environ une vingtaine qui sont déjà installées et qu'il faut désinstaller manuellement, une par une.
En ce qui concerne l'intelligence artificielle, les objectifs demeurent modestes. Bien que le smartphone dispose d'outils de recherche de Google tels que Gemini et Entourer, les fonctionnalités élaborées par Realme sont restreintes et manquent d'efficacité. On envisage d'améliorer les visages (ce qui ne sera pas très réussi par la suite), ou cette gomme magique dont l'effet n'est pas tout à fait précis.
Pour le montant demandé, le fabricant s'engage de manière authentique en matière de mise à jour logicielle, assurant quatre ans de mises à niveau majeures d'Android et six ans de corrections de sécurité.
Photo
Le Realme P3 n'est pas doté d'un grand nombre de capteurs. Il privilégie un capteur principal qu'il souhaite de haute qualité. Il est associé à un détecteur de profondeur et un détecteur frontal.
- Grand-angle de 50 Mpx, 1/2.88″, f/1.8, avec stabilisation optique.
- Capteur de profondeur de 2 Mpx.
- Capteur selfie de 16 Mpx, 1/3.09″, f/2.4.
Pas de ultra grand-angle et seulement du zoom numérique qui peut atteindre x10. Effectivement, le P3 n'est pas un photophone, mais ce n'est pas non plus son objectif revendiqué. Voyons s'il peut gérer avec ce qu'il a.
Grand-angle
Le capteur principal (qui est le seul en fait) du P3, saisit des images claires et précises, particulièrement au centre. Toutefois, en y prêtant une attention particulière, on distingue un traitement d'image assez marqué, avec une amplification de la netteté par le logiciel. Ainsi, la restitution des détails est légèrement moins précise et naturelle comparée aux capteurs de gamme supérieure.
Pour dissimuler la pauvreté, il accentue délibérément l'intensité des couleurs et le contraste. C’est agréable à l’œil, mais pas vraiment précis.
La nuit, le grand-angle révèle ses faiblesses. La dimension réduite du capteur ne favorise pas la prise de photos nettes dans l'obscurité. Il est essentiel d'avoir suffisamment de lumière pour mettre en évidence les détails et éviter le flou et les bruits.
Portrait
Le mode portrait n'est pas vraiment à la hauteur. Le découpage est réalisé avec une serpe et nous avons même quelques erreurs, comme celle concernant le feuillage sur la photo de jour qui n'est pas complètement inclus dans le flou artistique à côté du visage.
Cependant, l'image est nette en plein jour et on obtient une représentation vive et contrastée.
Durant la nuit, le visage manque d'exposition et de clarté. Les caractéristiques de la barbe et du visage sont perdues. Il convient d'ajouter une quantité substantielle de bruit numérique à cela.
Zoom
Le Realme P3 5G ne possède pas de lentille téléobjectif. Ainsi, tous les niveaux de zoom sont entièrement numériques, obtenus par un recadrage du capteur principal de 50 MP.
En x2, le résultat est précis et exploitable. Le recadrage à partir du capteur de 50 MP permet de maintenir un niveau de détail satisfaisant. Bien que l'image soit logiquement moins précise qu'une prise native en x1, elle reste parfaitement utilisable, notamment pour une visualisation sur l'écran du téléphone.
Avec un grossissement de x5, l'image devient nettement plus douce et floue, et les détails subtils sont perdus. Il y a un lissage notable qui confère aux textures un aspect semblable à de la « peinture » ou de l'« aquarelle » (pétales de fleurs, détails des fenêtres). La qualité n'est pas bonne.
Avec un grossissement de x10, l'image devient encore plus trouble et bruitée, même en plein jour. Les détails sont totalement manquants, le tractor et l'herbe en dessous sont difficilement lisibles. En outre, le processus de réduction du bruit génère de nombreux artefacts qui détériorent davantage l'image.
L'utilisation du P3 est limitée aux positions x1 et x2, sans exception.
Selfie
La qualité du capteur selfie du Realme P3 5G est moyenne en plein jour et assez médiocre dans l'obscurité.
En lumière du jour, il génère des images exploitables pour les médias sociaux grâce à des couleurs éclatantes et une excellente gestion de la dynamique. Sa principale faiblesse réside dans l'absence d'autofocus, ce qui conduit à un manque de netteté.
Il éprouve plus de difficultés durant la nuit. Ses contraintes techniques (ouverture limitée, absence d'autofocus) font qu'il ne peut pas délivrer une image de haute qualité, néanmoins il reste fonctionnel.
Audio
Le P3 5G dispose de deux haut-parleurs stéréo. Il produit un son qui est acceptable uniquement pour une utilisation dans les jeux vidéo ou les vidéos. Il est clair qu'il y a un manque de basses. Veillez à ne pas monter le volume trop fort, la qualité sonore se détériore rapidement.
Bien que cela ne touche pas directement à l'audio, un petit commentaire sur le vibreur. Le retour haptique qui paraît de base de qualité inférieure. La vibration ne paraît ni maîtrisée ni douce. C'est une expérience plutôt désagréable.
Réseau et communication
Comme le suggère son nom, le P3 prend en charge la 5G. Il reçoit bien le signal et nous n'avons rencontré aucun souci de communication dans la région parisienne. Les appels sont de bonne qualité et on apprécie également l'option Voix Claire, que l'on retrouve aussi chez Oppo ou OnePlus, qui contribue à purifier la voix des nuisances environnantes.
Le P3 prend en charge le Bluetooth 5.2 et le Wi-Fi 6.
Sur le plan du GPS, nous avons : GPS, GLONASS, GALILEO, BDS et QZSS. Il n'y a également aucun problème pour accrocher un satellite.
Batterie
Le Realme P3 dispose d'une batterie de 5260 mAh, une capacité appréciable qui le positionne favorablement par rapport à certains rivaux directs. L'emploi du silicium-carbone permet d'incorporer cette vaste batterie sans ajouter de poids ou d'épaisseur au téléphone.
Concernant l'endurance, les performances sont satisfaisantes et assurent une journée entière d'utilisation sans problème, même en cas d'usage intensif. Selon l'utilisation, sa durée peut atteindre un jour et demi. Toutefois, on peut trouver de meilleures alternatives ailleurs, comme avec le CMF Phone 2 Pro.
Un résultat acceptable, mais qui ne rivalise pas avec les meilleurs coureurs de marathon dans sa catégorie.
Le Realme P3 se distingue particulièrement en matière de recharge. Il supporte la charge rapide de 45W, ce qui le rend plus puissant comparé à ses concurrents directs chez Honor, Nothing CMF ou Samsung. En pratique, cela autorise une recharge d'environ 50 % de la batterie en une trentaine de minutes. Il faut environ 1h15 pour une charge complète de 0 à 100 %.
Notre avis sur Le Realme P3 5G
Design 7/10
Le Realme P3 présente un design traditionnel plat, doté d'un dos en matière plastique et d'un châssis métallique. En dépit de sa batterie de grande capacité, il conserve une finesse. La manipulation est légèrement « rude » en raison de ses arêtes. L'entourage en plastique volumineux autour de l'écran et un vibreur de piètre qualité révèlent sa catégorie d'entrée de gamme.
Écran / affichage 7/10
Le P3 se distingue notamment par la qualité de son écran. Son écran de 6,67 pouces est bien ajusté, même si la colorimétrie est légèrement chaude. C'est une 120 Hz Amoled, une combinaison parfaite pour les utilisations multimédias. Cependant, nous aurions aimé avoir un peu plus de luminosité. Elle atteint un pic de 1000 nits, ce qui peut être insuffisant pour une utilisation en plein soleil.
Performances 9/10
Le P3, qui fonctionne avec la puce Snapdragon 6 Gen 4, surpasse ses rivaux en termes de performances pures. Encore plus important, il démontre une stabilité remarquable sans jamais compromettre sa puissance, même pendant des sessions prolongées. Le système de dissipation thermique fonctionne bien, le boîtier ne dépassant pas 38°C après une heure d'intense utilisation. L'utilisation quotidienne est entièrement fluide.
Logiciel 6/10
Le P3 fonctionne sous Android 15 avec l’interface Realme UI 6.0, une interface offrant de nombreuses fonctionnalités telles que la barre latérale ou les « alertes en direct ». Toutefois, la présence d'une vingtaine de bloatwares à retirer manuellement ternit l'expérience. En termes de fonctionnalités d'intelligence artificielle, c'est plutôt modeste et peu performant. Realme s'améliore avec un suivi logiciel constant bien que moins performant que celui de Samsung.
Photo 6/10
Le P3 n'est assurément pas un photophone. Il n'est équipé que d'un seul capteur principal de 50 MP, sans objectif ultra grand-angle. En plein jour, les images sont claires, cependant le logiciel de traitement tend à saturer et à accentuer les contrastes. Il a du mal durant la nuit. Le zoom numérique est de mauvaise qualité, offrant un détourage imprécis et une dégradation rapide de la qualité d'image au-delà du grossissement x2.
Autonomie 7/10
Doté d'une batterie de 5260 mAh, le P3 offre une autonomie solide qui lui permet de fonctionner sans interruption pendant une journée entière, et même un jour et demi. Toutefois, il n'est pas le meilleur dans sa catégorie. Avec une charge rapide de 45W plus rapide que ses rivaux directs, il recharge environ 50% de la batterie en une trentaine de minutes et se recharge complètement en 1h15.
Note finale du test
Le Realme P3 5G, c'est le téléphone intelligent des choix délibérés. C'est l'option indiscutable pour ceux qui visent les meilleures performances pures possibles en dessous de 250 euros. Avec son processeur performant en rapport qualité-prix, son écran AMOLED 120 Hz de haute qualité et sa capacité de recharge rapide efficace, cet appareil se révèle être un excellent choix tant pour une utilisation quotidienne que pour le jeu.
Toutefois, son coût compétitif entraîne des concessions significatives. L'appareil photo est à peine acceptable, il ne peut pas être utilisé pour zoomer ou dans des conditions de faible luminosité. De plus, l'expérience logicielle est ternie dès le départ par une surabondance de programmes indésirables. Si la qualité photo ne vous importe pas et que vous n'avez pas d'aversion pour un grand nettoyage des données, le Realme P3 est probablement l'un des appareils les plus performants que vous pourrez acquérir à ce tarif. Il est à noter qu'il est classé dans la même catégorie que le CMF Phone 2 Pro, qui reçoit tout notre soutien dans cette gamme de prix cette année.
+ Points positifs du Realme P3 5G
- Performances bonnes et stables
- Très bon écran AMOLED 120 Hz
- Recharge rapide 45W efficace
- Bonne autonomie générale
- Snapdragon 6 Gen 4 performant
- Points négatifs du Realme P3 5G
- Énormément de logiciels préinstallés
- Qualité photo très limitée en zoom et de nuit
- Retour haptique désagréable