« Plus rapide et plus efficace » : Volkswagen opte pour une mesure historique et radicale concernant ses futurs modèles de voitures électriques.

Volkswagen a récemment ouvert à Hefei, en Chine, son complexe de développement le plus sophistiqué jamais établi hors de ses frontières historiques. C'est une première pour un fabricant qui n'avait jamais dévié de ses fondamentaux en termes de recherche et développement.

Des Volkswagen fabriquées en dehors de l'Europe ? Ce n'est pas une nouveauté, la prochaine Golf sera d'ailleurs fabriquée au Mexique. Cependant, son développement continuera toujours sur le Vieux Continent, qui est le bastion historique du constructeur. Jusqu'à maintenant, l'ensemble des Volkswagen a été conçu en Europe. Cependant, les conditions évoluent et les marchés se transforment également au fil du temps.

Volkswagen a récemment déclaré dans un communiqué qu'un nouveau centre de recherche et développement serait ouvert à Hefei, en Chine, afin de redresser sa situation en Chine. C'est un moment marquant dans l'histoire puisque, pour la première fois, le constructeur allemand met en œuvre toute sa chaîne de recherche et développement en dehors de ses frontières.

Un investissement considérable pour réduire les délais.

L'ampleur du projet témoigne d'ailleurs des ambitions considérables du groupe. S'étalant sur près de 100 000 m², ce nouveau centre héberge plus d'une centaine de laboratoires à la pointe de la technologie. Ces infrastructures englobent tout le spectre du développement : de l'intégration matérielle et logicielle, des tests de batteries et de groupes motopropulseurs, jusqu'aux validations intégrales au niveau du véhicule. Le but déclaré est de mettre en place un cycle de développement entièrement indépendant, depuis la conception jusqu'à la production, sans intermédiaire allemand dans le processus.

Est-ce que c'était à cause d'un défaut en l'Allemagne ? Non pas du tout , mais cela freinait de manière significative le processus. En Chine plus qu'ailleurs, pour rester compétitif, il est essentiel d'être réactif.

Volkswagen a annoncé une réduction de 30% des délais de développement grâce à ses nouvelles techniques de travail orientées vers les véhicules définis par logiciel (les fameux SDV). L'aspect économique est tout aussi déterminant : en initiant dès le départ la conception et la coopération avec les fournisseurs chinois, certains projets de premier plan pourraient voir leurs coûts de développement réduits de 50%.

Dans un environnement où la compétition est rude avec les fabricants locaux, ces économies seront probablement appréciées.

L'architecture CEA, élément central de cette mutation.

Cette stratégie technologique repose principalement sur la première génération d'architecture électronique, nommée CEA (pour China Electric Architecture), qui a été spécifiquement élaborée pour le marché chinois. Conçue en collaboration entre VCTC et CARIAD China dans un délai limité de 18 mois, cette plateforme est la plus rapidement élaborée par la marque.

Cette structure facilitera l'intégration des fonctionnalités d'infodivertissement et des systèmes sophistiqués d'assistance à la conduite, tout en assurant des actualisations OTA pour les prochaines générations de véhicules. Une condition essentielle pour concurrencer les acteurs chinois qui excellent déjà dans ce secteur.

Avant la mi-2026, un laboratoire d'intégration fonctionnelle capable de reproduire « des conditions environnementales extrêmes » viendra s'ajouter aux installations du site. Cette sorte d'installation, dont seulement deux sont présentes au sein du groupe, reflète le degré d'engagement de Volkswagen envers son centre en Chine.

Ce laboratoire facilitera le développement d'un système de conduite semi-autonome, voire totalement autonome, en intégrant l'environnement chinois, bien plus en avance que l'Europe dans ce secteur d'application.