La stratégie de Stellantis pour préserver les fabricants automobiles historiques
Alors que le groupe Stellantis connaît des moments difficiles, son nouveau dirigeant Antonio Filosa révèle sa plan d'action. Outre un assouplissement de sa position sur la voiture électrique, il envisage également l'éventuelle suppression de certaines marques si nécessaire.
Alors que l'industrie automobile fait face à de nombreuses pressions, tous les fabricants ne sont pas affectés de la même manière en ce moment. Alors que Renault se porte très bien, en particulier grâce à la réussite de son modèle R5, le groupe Stellantis, lui, ne connaît pas vraiment la même fortune. Comme l'ACEA l'a signalé, ce dernier enregistre une diminution de 6 % des ventes en Europe depuis le commencement de l'année.
Une stratégie radicale
Assurément, une augmentation de 7 % a été enregistrée en octobre 2025, cependant cela ne suffit pas à résoudre la situation du consortium franco-italien. Actuellement, il traverse une période difficile, sa part de marché continuant de diminuer tant en Europe qu'aux États-Unis. Passant de 20,2 % en Europe en 2020, cette proportion a chuté à seulement 14,7 % en 2025. Antonio Filosa, le nouveau patron, souhaite désormais rectifier cette baisse préoccupante.
Il prend la relève de Carlos Tavarès, qui a quitté l'entreprise à la fin de l'année 2024. Fortement contesté, ce dernier avait souligné l'importance des marges élevées. Ils comptaient surtout sur une diminution radicale des dépenses et une augmentation des tarifs. Un mélange détonnant qui avait fait s'en aller la clientèle. Il convient également de rappeler que l'homme d'affaires avait déclaré que l'ensemble des ventes du groupe seraient électriques. Une ambition que Antonio Filosa souhaite réaffirmer et qui a été validée dès mai 2025.

Comment le nouveau dirigeant envisage-t-il de redresser l'entreprise ? Initialement, il souhaitait diminuer sa présence dans le secteur électrique et privilégier désormais le marché américain. Il entend particulièrement se concentrer sur les flottes, un élément complètement négligé par son prédécesseur. Et cela, même si cela impliquera initialement de renoncer aux marges. En effet, en 2025, la part de marché de Stellantis en Amérique du Nord a chuté à moins de 8 %. Son niveau le plus faible jamais enregistré.
Selon Filosa, comme le rapporte Reuters, « si aucun modèle spécifique n'est promu, les acheteurs de détail ne seront pas au courant de son existence sans une publicité onéreuse ». Simultanément, la société prévoit de réintroduire des modèles prisés tels que le Cherokee.
Elle a aussi consenti à investir près de 13 milliards de dollars pour dynamiser les ventes et compenser les coûts douaniers. Le groupe aspire désormais à une marge de 6 à 8 %. On prévoit que ce chiffre ne devrait pas dépasser 10 % d'ici 2025, et les experts estiment qu'il ne franchira pas la barre des 5 % en 2027.
Des marques vouées à disparaître ?
De manière concomitante, Stellantis a également décidé de renoncer à l'hydrogène pour « revenir à une approche plus fondamentale ». En somme, Stellantis aspire à concevoir des véhicules qui ont toutes les possibilités de séduire et de se vendre auprès du large public. Cependant, ce n’est pas fini, puisque l'ombre de la disparition de certaines marques demeure toujours sur le groupe européen. Cette idée, déjà mentionnée, pourrait bien se transformer en réalité.
D'après une source bien informée, Antonio Filosa « examine donc la durabilité à long terme de ses 14 marques ». Il pourrait envisager d'éliminer certaines, surtout celles qui sont redondantes. Les marques Lancia, DS et Alfa Romeo avaient déjà été mentionnées précédemment. Ces dernières ont une propension à se cannibaliser, et elles constituent chacune moins de 1 % du chiffre d'affaires global de l'entreprise. Quant à Maserati, elle est également sous étroite surveillance. Pour mémoire, elle n'a écoulé que 11 300 voitures en 2024.
Actuellement, l'objectif principal du groupe est de démontrer aux investisseurs qu'il n'est pas en déclin structurel. Comme l'estiment les analystes, la croissance des ventes aux États-Unis revêt une importance particulière. Cependant, cela ne suffit pas. Comme le souligne une source extérieure, « il est également nécessaire d'avoir des marges pour financer les investissements à venir ». Pour l'instant, c'est encore ce qui manque à Stellantis.