La voiture électrique ne peut pas à elle seule sauver la planète : la Chine nous montre la voie

Nov 27, 2025Par Conseil Direct
Conseil Direct

Le TGV de la Chine a un impact considérable : en 2024, il a contribué à réduire plus de CO2 que toutes les voitures électriques du monde réunies. Cela inclut des marques telles que Tesla, BYD, Volkswagen, et autres.

Usine BYD au Brésil

Le dernier bulletin de l'Agence internationale de l'énergie a récemment dévoilé une statistique qui remet les choses en perspective. En 2024, le système ferroviaire à grande vitesse en Chine a permis d'économiser 1,5 million de barils de pétrole quotidiennement. Pour vous donner une perspective, cela dépasse le total de toutes les voitures électriques existantes sur la planète : Tesla, BYD, Renault, Volkswagen, sans distinction de marque.

En moins de deux décennies, 40 000 kilomètres de voies ferrées en moins.

Comme le souligne Le Monde, tout débute en 2008 avec l'inauguration de la première ligne Pékin-Tianjin.  La Chine a, depuis lors, érigé un réseau ferroviaire de 40 000 kilomètres qui connecte presque toutes les cités comptant plus de 500 000 résidents.

 Pour vous donner une idée de l'échelle : cela représente trois fois plus de lignes à grande vitesse que dans le reste du monde combiné.  En 2024, ces trains ont acheminé 3,27 milliards de voyageurs, ce qui correspond à approximativement 10 millions d'individus par jour, en comparaison à 120 millions sur l'ensemble de l'année en France.

plusieurs TGV à la ligne Chinois.

La véritable efficacité du TGV réside dans son empreinte carbone. Un voyage en train à grande vitesse génère 100 fois moins de CO₂ par rapport à une voiture fonctionnant à l'essence, et 80 fois moins qu'un vol en avion. Bien que le mix énergétique soit encore largement basé sur le carbone (la Chine, bien qu'elle soit un leader en matière de renouvelables, utilise énormément de charbon), le train domine tout. Par ailleurs, une voiture électrique réduit les émissions par un facteur de deux à trois sur l'ensemble de son cycle de vie.

Le souci des voitures électriques que tout le monde préfère ignorer.

Pourquoi les voitures électriques sont-elles si décevantes en termes d'impact climatique ? Initialement parce que les anciens véhicules à moteur à combustion ne s'évanouissent pas. Ils sont transférés vers des nations moins fortunées. Conséquence : depuis l'an 2000, en Europe centrale, l'âge moyen des véhicules a grimpé de 28 à 44 ans et les émissions ont connu une hausse de 248%.

Puis, vient la question du poids. En l'espace de vingt ans, les véhicules contemporains ont gagné 700 kilogrammes. Une Tesla Model 3 a déjà un poids de 1,8 tonne, sans mentionner les SUV électriques qui peuvent aller au-delà de 2,5 tonnes. Cette augmentation de poids requiert des batteries de plus grande taille, une fabrication plus consommatrice d'énergie, et une hausse des émissions. Il convient de noter que ceci est aussi le cas avec les voitures à moteur thermique modernes.

Même en Norvège, leader mondial de l'électrique avec 90% de ses nouvelles voitures alimentées par l'électricité, une étude du cycle de vie démontre qu'il y a effectivement un bénéfice environnemental, mais « seulement » en divisant par deux les émissions par kilomètre.

Une recherche récente axée sur la Chine confirme cette idée : même avec une mise en œuvre à grande échelle de l'énergie renouvelable et de l'électromobilité, les émissions liées au transport routier ne diminueraient que de 50% d'ici 2050 dans le scénario le plus optimiste.

Plutôt que d'innover, la véritable clé de la réussite chinoise réside dans le copier-coller.

C'est un contraste frappant avec le discours contemporain sur la transition climatique. Nous fêtons l'innovation, les batteries de pointe, les derniers modèles de voitures électriques. Cependant, c'est grâce aux trains, une technologie qui date de deux siècles, et à des sociétés ferroviaires dont personne ne se souvient réellement le nom, qui ont véritablement réussi à diminuer les émissions chinoises au cours des vingt-cinq dernières années.

D'après l'Agence internationale de l'énergie, il est prévu que la consommation mondiale de pétrole atteigne son maximum avant 2030. Les véhicules électriques y joueront un rôle, mais l'exemple de la Chine démontre que l'investissement considérable dans les transports publics rapides produit des effets climatiques nettement plus significatifs et dans un délai beaucoup plus court. Il est temps de repenser nos priorités concernant la mobilité sans carbone.
 
Pour reformuler la pensée d'Aurélien Bigo : effectivement, la voiture électrique est la réponse à la question de l'automobile. Il faut noter que son niveau de pollution est bien inférieur à celui de l'essence ou du diesel. Il est démontré ici par l'exemple du TGV en Chine que la voiture n'est pas la réponse optimale à tous les modes de déplacement.