Le début de la 'merdification' pour ChatGPT : l'arrivée imminente de publicités massives
L'outil d'intelligence artificielle ChatGPT, créé par OpenAI, semble sur le point d'introduire une quantité importante de publicités afin d'améliorer sa rentabilité. Ce phénomène, souvent décrit comme une « merdification » par les observateurs critiques, marque un tournant pour cette plateforme qui a connu un essor fulgurant depuis son lancement. Initialement conçu comme une vitrine des prouesses du modèle GPT en matière de génération de texte, ChatGPT a dépassé toutes les prévisions et s'est imposé comme un incontournable du quotidien numérique. En France, il figure déjà parmi les sites les plus visités, occupant la 34e position des audiences et progressant constamment. Malgré sa popularité, cet outil offert gratuitement représente un fardeau financier pour OpenAI, qui explore désormais diverses stratégies pour générer des profits, au-delà des simples abonnements. Cet article examine les signes avant-coureurs de cette intégration publicitaire, les enjeux liés à la confidentialité, et les conséquences potentielles pour les utilisateurs.
L'ascension spectaculaire de ChatGPT : d'une expérience technique à un phénomène mondial
Depuis son lancement il y a trois ans, ChatGPT a transformé le paysage de l'IA générative. Ce qui n'était au départ qu'une démonstration des capacités du modèle GPT s'est mué en un assistant polyvalent, utilisé pour rédiger des contenus, résoudre des problèmes techniques ou engager des discussions informelles. À l'échelle globale, il attire plus de 180 millions d'utilisateurs actifs par mois, et en France, son classement en termes d'audience reflète une adoption rapide dans les milieux professionnels, éducatifs et personnels. Cette gratuité a été un atout majeur, facilitant son accès via navigateurs web et applications mobiles, mais elle masque les défis économiques sous-jacents pour OpenAI.
L'entreprise, évaluée à plus de 150 milliards de dollars en 2025, peine encore à atteindre la rentabilité malgré des prévisions de revenus impressionnantes. Selon des estimations récentes, OpenAI anticipe 13 milliards de dollars de ventes en 2025 provenant principalement des versions premium de ChatGPT. Cependant, les coûts associés à l'entraînement et à la maintenance des modèles IA sont exorbitants, avec des dépenses s'élevant à 2,5 milliards de dollars pour la seule première moitié de l'année. L'abonnement ChatGPT Plus, facturé autour de 20 euros mensuels, ne suffit pas à combler ce gouffre, d'autant plus que des rivaux comme Grok de xAI ou Claude d'Anthropic proposent des alternatives compétitives à des tarifs similaires.
Les pressions économiques chez OpenAI : une quête de rentabilité accélérée
Fondée en 2015 sous la forme d'une entité à but non lucratif, OpenAI a évolué vers un modèle hybride pour financer ses avancées technologiques ambitieuses. Malgré des investissements substantiels de partenaires comme Microsoft, les pertes persistent. Sam Altman, le dirigeant de l'entreprise, a régulièrement souligné la nécessité de diversifier les sources de revenus pour soutenir l'innovation continue. En 2025, OpenAI explore activement des options telles que l'intégration d'IA dans des produits externes, mais la publicité apparaît comme une voie prometteuse et rapide pour générer des flux financiers stables.

Des fuites récentes renforcent cette hypothèse. Par exemple, une offre d'emploi publiée en septembre 2025 visait à recruter pour la construction d'une infrastructure publicitaire dédiée. Bien que l'entreprise n'ait pas fait d'annonce officielle, ces éléments indiquent une préparation active pour un déploiement à grande échelle, potentiellement restreint à la version gratuite afin d'encourager les passages vers les abonnements payants.
Des signes concrets dans le code : vers une intégration publicitaire prochaine
Les indices les plus tangibles proviennent d'analyses du code source de l'application. Un utilisateur sur la plateforme X a identifié, dans la version bêta 1.2025.329 de l'app Android, des références explicites à des fonctionnalités publicitaires, telles que « ads feature », « search ad » et « bazaar content ». Ces mentions suggèrent des formats variés : publicités intégrées aux résultats de recherche, carrousels de contenus sponsorisés, ou recommandations influencées par des annonceurs. Des médias spécialisés comme Engadget ont relayé ces découvertes, confirmant que OpenAI pourrait bientôt tester ces éléments en production.

Cette approche s'aligne sur les pratiques courantes dans l'industrie tech, où des géants comme Google ou Meta tirent l'essentiel de leurs revenus de la publicité ciblée. Pour ChatGPT, cela pourrait se traduire par des suggestions de produits sponsorisés lors de requêtes liées à des achats ou des conseils, rendant l'expérience plus commerciale.
Le rôle central des données utilisateurs dans le ciblage publicitaire
L'un des aspects les plus sensibles de cette évolution concerne l'exploitation des données personnelles. ChatGPT accumule un vaste historique de conversations, révélant des détails intimes sur les préférences, les préoccupations et les habitudes des utilisateurs. Ces informations permettraient un ciblage publicitaire d'une précision inédite : une question sur des voyages pourrait déclencher une pub pour un hôtel adapté à vos goûts passés.
Dans le secteur de la publicité numérique, les données représentent un atout stratégique majeur, et OpenAI dispose d'un avantage unique grâce à la nature conversationnelle de son outil. Bien que l'entreprise affirme respecter des normes comme le RGPD en Europe, des inquiétudes persistent quant à une potentielle monétisation abusive. Il reste incertain si les abonnés à ChatGPT Plus seront exemptés de ces publicités, mais des spéculations indiquent que même eux pourraient rencontrer des options « opt-in » pour des contenus premium sponsorisés.
Conséquences pour les utilisateurs et horizons à venir
Cette intégration publicitaire risque de modifier profondément l'expérience utilisateur, en introduisant des biais potentiels dans les réponses et en érodant la confiance envers un outil perçu comme neutre. En France, où la réglementation sur la protection des données est rigoureuse, cela pourrait susciter des investigations de la part d'autorités comme la CNIL. À plus long terme, OpenAI vise la rentabilité d'ici 2026, avec la publicité comme pilier clé, mais doit naviguer dans un marché concurrentiel tout en préservant sa réputation.
Des alternatives émergent, telles que des modèles open-source ou des services payants sans publicité intrusive. Il est conseillé aux utilisateurs de vérifier leurs paramètres de confidentialité et de considérer des options premium pour minimiser l'exposition.
Chez Conseil Direct, nous préconisons une grande méfiance vis-à-vis des IA qui exigent trop d'accès à vos données personnelles. Le but de ces grosses entreprises est souvent de collecter vos informations pour les exploiter à des fins lucratives, comme la publicité ciblée ou la revente de données. Dans moins de 10 ans, notre dépendance excessive à l'IA risque de causer beaucoup de malheureux en raison des pertes d'emplois massives qui ne seront jamais remplacées par de nouvelles opportunités équivalentes. Il suffit de voir notre article récent sur Amazon, cité dans un billet de blog précédent, où l'automatisation a déjà entraîné des suppressions de postes sans filet de sécurité suffisant. Le monde de demain ne va pas être beau à voir si nous n'agissons pas immédiatement pour réguler ces technologies et préserver l'humain au cœur de notre société.