Nvidia présente une innovation révolutionnaire destinée à aider les fabricants automobiles à combler leur retard par rapport à Tesla.
Nvidia a récemment révélé une technologie cruciale pour éviter que Tesla et son FSD ne dominent le marché : un modèle d'IA capable de justifier ses propres choix de conduite. Un composant logiciel disponible pour tous les fabricants pourrait favoriser l'essor de la conduite autonome sur nos voies de circulation.
Si vous croyiez qu'Nvidia se limite à commercialiser des cartes graphiques pour faire fonctionner ChatGPT, détrompez-vous. La société la plus hautement évaluée à l'échelle mondiale joue également un rôle crucial dans le secteur automobile. Nvidia a récemment introduit Alpamayo-R1, à travers un post de blog, un nouveau programme open source conçu pour rattraper le retard de l'industrie par rapport à Tesla.
L'intention est précise : donner aux fabricants « classiques » (Mercedes, Jaguar, Hyundai, Volkswagen, etc.) les moyens nécessaires pour ne pas se laisser dépasser par Elon Musk, qui envisage de proposer ses licences FSD (Full Self-Driving) de conduite autonome à ses rivaux.
Nvidia contre attaque
Ce modèle « vision-langage-action » destiné aux véhicules autonomes est nommé Alpamayo-R1. Le concept : le véhicule interprète les informations provenant de ses capteurs, les convertit en une description en termes simples, puis exécute une action spécifique (ralentir, changer de trajectoire, éviter un obstacle, etc.).
Le modèle a été formé pour effectuer un raisonnement progressif, semblable à une IA de style ChatGPT qui détaillerait sa logique au fil du processus. Cependant, ici, le sujet concerne des trajectoires, des piétons, des pistes cyclables ou des travaux en cours.
Nvidia fournit le modèle, une portion des données ainsi qu'un cadre d'évaluation, tout ceci en open source, afin que chacun puisse l'examiner, l'essayer et le développer.
Une IA qui pense à voix haute
Comme le souligne Reuters, l'une des avancées majeures est que la voiture ne se limite plus à réagir : elle « pense à haute voix ». Par exemple, si elle détecte une voie cyclable à sa droite, elle peut produire une sorte de commentaire interne tel que : « je repère une piste cyclable, je dévie légèrement pour accorder plus d'espace », puis ajuster sa trajectoire en conséquence.
Pour les ingénieurs, c'est bien plus précieux qu'un simple « la voiture a tourné ici ». Si jamais l'IA adopte un comportement étrange, il est possible de retracer son raisonnement pour comprendre ce qui l'a amenée à ralentir, hésiter ou mal évaluer la présence d'un piéton. C'est ce qui peut faire défaut aux systèmes actuels, qui se présentent plutôt comme des boîtes noires.
Cette transparence se manifeste à point nommé. Tesla continue de chercher à obtenir l'approbation du FSD en Europe, mais l'organisme néerlandais a récemment démenti une annonce d'homologation et a réprimandé le constructeur pour sa communication concernant sa conduite autonome. Les autorités de régulation exigent de plus en plus des systèmes qui soient explicables, vérifiables et normalisés.
Par l'ouverture d'Alpamayo-R1, Nvidia envoie un message fort : les autorités, les laboratoires et les fabricants ont désormais la possibilité de jeter un œil sous le capot, d'élaborer conjointement des scénarios d'essai partagés et de mieux saisir le fonctionnement des véhicules autonomes à venir.
C'est une excellente façon de tranquilliser ceux qui, pour le moment, perçoivent l'IA de conduite comme une technologie opaque et complexe à certifier.
Ce que cela pourrait signifier pour vous
Pour les conducteurs en Europe, cette confrontation entre Nvidia et Tesla pourrait engendrer deux conséquences notables : un renforcement de la compétition dans le domaine de la conduite assistée avancée et, à long terme, une meilleure clarté et facilité de régulation des systèmes.
Cependant, soyez prudent de ne pas vous précipiter trop rapidement : Nvidia rencontre des difficultés pour intégrer ses solutions logicielles dans les automobiles des fabricants, ces derniers préférant généralement garder le contrôle et élaborer leurs propres solutions.
Cependant, dans un marché où le FSD suscite encore des discussions et rencontre des obstacles réglementaires, la stratégie d'IA « explicable » pourrait avoir un poids significatif.
Cela pourrait marquer le début d'une nouvelle étape : non seulement « la voiture conduit pour vous », mais aussi « la voiture vous montre comment elle réfléchit », possiblement avec une plus grande confiance… et moins de frissons d'angoisse lorsqu'elle prend une décision inattendue.